Mivy décoiffe, car il est fait par un chauve

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Mega explosion à Beyrouth
Revue de presse

Eloge du Liban

Pris sur Facebook, j'ignore l'auteur...

Le Liban compte 18 communautés religieuses.
Le Liban parle 3 langues: arabe, français et anglais 40 journaux différents circulent quotidiennement.
Le niveau d'alphabétisation est de 99% Il compte 42 universités.
Il existe plus de 100 banques différentes.
70% des élèves sont dans des écoles privées.
40% de la population libanaise est chrétienne (le pourcentage le plus élevé du monde arabe).
Il y a un médecin pour 10 personnes. (En Europe et en Amérique, il y a un médecin pour 100 personnes)
Le nom du Liban apparaît 75 fois dans l'ancien testament.
Le nom Cèdre apparaît également 75 fois dans l'ancien testament.
Beyrouth a été détruite et reconstruite 7 fois (elle est donc comparée à Phoenix)
Il y a 4,5 millions de Libanais au Liban.
Il y a environ 14 millions de Libanais hors du Liban.
Rien qu'à Beyrouth, il y a plus de 350 centres de nuit.(night club, pub, casino etc..)
Le pays a été occupé par plus de 16 pays (Égypte-Hittites-Asyriens-Babyloniens-Perses-Armée d'Alexandre -L'Empire romain byzantin -La péninsule arabique -Les Croisés-Les Ottomans-France-Israël et Syrie).
Byblos est la plus ancienne ville du monde qui existe encore.
Le nom du Liban a persisté pendant 4000 ans sans changer (c'est le plus ancien nom d'un pays au monde qui existe encore)
Le Liban n'a pas de déserts.
Il y a 15 fleuves au Liban et ils viennent tous de leurs propres montagnes.
Ses sites archéologiques sont parmi les plus connus au monde.
Le premier alphabet a été créé à Byblos (trouvé au musée du Liban et écrit sur la tombe d'Ahiram, roi de Byblos
Le seul temple de Jupiter (le dieu romain le plus important) est à Baalbeck.
Le Liban est le seul pays du monde arabe à ne pas avoir de dictateur.
Le nom Bible vient de la ville de Byblos.
Au Liban, le plus grand nombre de livres liés à la Bible ont été écrits.
Jésus-Christ a accompli son premier miracle au Liban, dans la ville de Qana, (Il a transformé l'eau en vin).
Les Phéniciens du Liban ont été les premiers à construire un navire et les premiers à naviguer dans l'histoire.
Les Phéniciens sont également arrivés en Amérique bien avant Colomb. (Un navire phénicien a été trouvé au Brésil)
La première école de droit au monde a été construite dans le centre de Beyrouth.
On dit que les cèdres du Liban ont été plantés par les mains de Dieu, ils sont donc appelés cèdres de Dieu et le Liban est la cité de Dieu sur terre."

 

Chute spectaculaire de la livre : des manifestations de colère à travers le Liban

Orient Le Jour / le 11 juin 2020 à 19h25

La colère grondait jeudi à travers le Liban où plusieurs sits-in de protestation ont été organisés et plusieurs routes coupées sur l'ensemble du territoire en guise de protestation contre l'effondrement spectaculaire de la livre libanaise face au dollar qui frôlait aujourd'hui les 5.000 LL sur le marché noir. Les rassemblements de protestation antipouvoir ont repris depuis quelques semaines après une interruption due à la pandémie de coronavirus qui avait donné un coup d'arrêt au mouvement lancé le 17 octobre contre l'incurie de la classe politique alors que le pays traverse sa plus grave crise économique depuis 30 ans. 

A Beyrouth, des centaines de protestataires se sont rassemblés en soirée au niveau de la voie express du Ring, brandissant des drapeaux libanais et lançant des slogans contre la classe dirigeante mais aussi contre le communautarisme. De nombreuses personnes venues du quartier de Khandak el-Ghamik, où le tandem chiite Amal-Hezbollah est prépondérant, les ont rejoints à bord de mobylettes. Ils ont déclaré à la MTV avoir rejoint les contestataires pour les soutenir dans leurs revendications car "nous sommes un seul peuple, tous affamés".

Plusieurs dizaines de manifestants se sont aussi rassemblés en soirée, place el-Riad Solh, dans le centre-ville de Beyrouth. Selon l'Agence nationale d'information (Ani, officielle), ils ont brûlé des pneus au milieu de la rue, en face du bâtiment des Lazaristes. Peu après minuit, des affrontements ont eu lieu entre l’armée et les manifestants qui ont lancé des pierres et des pétards sur les soldats. Ces derniers ont tiré des gaz lacrymogènes pour les disperser.

Des protestataires ont en outre essayé de couper la route devant l'Association des Banques du Liban, à Gemmayzé, mais les forces anti-émeute sont intervenues pour les en empêcher. A Hamra, les protestataires ont coupé la route devant le siège de la Banque du Liban. Les quartiers de Kaskas, Corniche Mazraa et Tarik Jdidé ont également été coupés.

Même dans la banlieue sud de Beyrouth, fief du Hezbollah, des manifestations ont eu lieu dans plusieurs quartiers, notamment à Bourj Barajné et Moucharrafiyé, une mobilisation inédite dans cette région depuis le début de la révolte.

Plusieurs manifestants ont également coupé la route au niveau du carrefour dit "Chevrolet", dans le quartier de Furn el-Cheback, au milieu d'un déploiement massif de l'armée libanaise. 

Dans le Metn, au niveau de Jal el-Dib, des protestataires ont dressé des tentes, appelant les habitants à les rejoindre dans leur mouvement. En soirée, les contestataires ont mis le feu à des pneus pour bloquer la route. L'autoroute au niveau d'Antélias était également coupée dans les deux directions, ainsi que celle de Dora en direction de Nahr el-Mot. Des manifestants se sont aussi rassemblés à Zouk, dans le Kesrouan, et d'autres ont coupé l'autoroute Jounieh-Jbeil. 

A Jal el-Dib, le 11 juin 2020. Photo Ani.

L'autoroute côtière a également été coupée à Bab el-Tebbané, au Liban-Nord, dans le secteur de Costa Brava, au sud de Beyrouth, ainsi qu'à Khaldé, Jiyé et Naamé. 

Les routes ont également été bloquées par des protestataires en plusieurs endroits dans la Békaa, à hauteur de Taalabaya, Saadnayel, Jdita, Kessara et Mrayjet, ainsi que Jeb Jennine. Selon notre correspondante dans la région, Sarah Abdallah, une marche contre la faim a eu lieu à Bar Élias à partir de 20 heures. "L'escalade ne se limitera pas à la Békaa", affirme un contestataire appelant à des élections anticipées. Les protestataires ont coupé la route au niveau de Bar Élias - Marj ainsi que celle de Masnaa - Rachaya. 

A Saïda, au Liban-Sud, les contestataires se sont rassemblés sur la place Élia, autre épicentre de la contestation, et coupé les quatre rues y menant.

Plus tôt dans l'après-midi, les commerçants de la ville ont coupé la route menant au marché de la localité au moyen d'une grande banderole sur laquelle il est écrit "Fermé", a constaté notre correspondant Mountasser Abdallah.

Toujours au Sud, plusieurs routes ont été coupées tard dans la soirée à Nabatiyé. Et à Tyr, des protestataires ont brisé la porte de la BDL et pénétré au sein de l'établissement avant que les forces de l'ordre n'interviennent pour les évacuer. Les manifestants ont alors poursuivi leur marche vers la place Alam.  

Des blessés à Tripoli

Des manifestations ont également eu lieu en soirée à Tripoli, au Liban-Nord. Rassemblés devant le Sérail de la ville, les manifestants ont réclamé la démission du gouvernement et le recouvrement des fonds pillés. Un cocktail Molotov et des pierres ont été lancées à l’entrée du Sérail alors que les forces anti-émeute étaient massivement présentes sur les lieux. D’autres protestataires se sont rassemblés devant le siège de la BDL dans la capitale du Nord pour dénoncer la politique monétaire qui a mené à la chute de la livre et la hausse vertigineuse des prix. Alors qu'ils essayaient de pénétrer de force dans l'établissement, l'armée a tiré des bombes lacrymogènes et des affrontements ont eu lieu entre les deux parties, faisant plus de 40 blessés dont huit ont été transportés à l'hôpital et 33 autres traités sur place, selon la Croix-Rouge.

Dans la matinée, deux rassemblements contre la dépréciation de la livre avaient déjà été organisés à Mina, près de Tripoli. Les quelques contestataires ont protesté contre la coupure des lignes téléphoniques de ceux qui n'ont pas payé leurs factures, critiqué le gouvernement de Hassane Diab et appelé à la reddition des comptes et le recouvrement des fonds volés, deux des slogans du mouvement de contestation.

A Taanayel, dans le caza de Zahlé, ce sont les propriétaires et les employés des sociétés commerciales qui ont organisé un sit-in pour demander au gouvernement de réguler le taux de change du dollar et la fin de la contrebande avec la Syrie.

Lire aussi

Dans la Békaa, de « nouveaux visages » dans la rue et une escalade en vue

Le syndicat des changeurs a fixé, pour la journée d'aujourd'hui, le prix d'achat d'un dollar à 3.890 L.L. et son prix de vente à 3.940 L.L. au maximum. Mais les taux observés au marché noir sont beaucoup plus élevés et frôlent les 5.000 LL.
La parité officielle de 1.507,5 livres ne s’applique plus que pour un nombre limité de transactions, tandis que d’autres taux sont imposés pour certaines catégories spécifiques d’opérations.

Rabih Zein et indépendance de la justice

Par ailleurs, à Tripoli, plusieurs manifestants se sont rassemblés dans la journée devant le palais de Justice pour demander la libération de l'activiste controversé Rabih Zein, arrêté à Jbeil le 3 juin en application de deux mandats d’arrêt déliv
rés à son encontre. Durant le sit-in, les contestataires ont scandé des slogans appelant "la justice à ne pas arrêter les activistes qui luttent pour la justice et l’État de droit, et qui demandent que soient ouverts les dossiers sur les responsables corrompus qui ont détourné l'argent public".

Un groupe de protestataires du collectif Oua'a, issu de la société civile, a de son côté organisé un sit-in devant le palais de Justice de Beyrouth pour réclamer une "justice indépendante" et protester contre le refus du président de la République Michel Aoun de signer le décret des nominations judiciaires, pourtant avalisées par le Conseil supérieur de la magistrature (CSM) et le gouvernement, soulignant qu'il organisera un rassemblement dimanche à Beyrouth.

En parallèle, des partisans du Courant patriotique libre, la formation dirigée par Gebran Bassil, s'étaient rassemblés dans la matinée devant les palais de Justice de Beyrouth et de Baabda pour réclamer que la lumière soit faite sur le dossier du fuel défectueux livré à Électricité du Liban.

3 Commentaires choisis :

RadioSatellite.co

On sent un vent nouveau. Cette fois ci , ce n'est pas la révolution des bisounours. On sent la fin de ce pouvoir. Pouvoir du haut de la pyramide. Non seulement du gouvernement. Toute la classe politique s'écroule. Le hezbollah a senti le vent tourner. Entre le ceasar act..les manifs druzes en syrie anti assad ( et derrière eux la russie qui veut en firnir pour sortir du bourbier guerrier ) et l'iran au bout du rouleau financier et politique. y a du nouveau dans l'air au liban et dans les manifs cette fois , La communauté internationale ne veut plus de tous..tous...kellone yaané kellone...CE Liban politique leur coûte trop cher au final et aucun organisme ne veut "prêter" à ces gens en place. Les IRResponsables au liban l'ont ENFIN compris. Des démissions vont se faire entendre et non des moindres...Inchallah.

youssef barada

Dans la réunion de demain c est pas économie il faut parler c est reformer l état libanais , arreter les voleurs , chasser les truants,instaurant l état d urgence sanitaire contre la faim qui guette tout le monde avec l aide de l armée , dissoudre le parlement,.....ou changer de gouvernement

Liban Libre

Pour la enieme fois OLJ cessez de mentionner le taux ridicule de 1500LL/$ qui ne represente que l'Utopie dans laquelle baigne la classse politique, tant que vous y etes pourquoi ne pas mentionner aussi que le taux etait de 4LL/$ jadis quand le pays etait respectable lol

mercredi 5 août 2020

L'explosion de Beyrouth porte la signature du Hezbollah

Par Jacques BENILLOUCHE 5 Août 2020
Copyright © Temps et Contretemps


Le modus operandi de l’explosion de Beyrouth ne porte pas la signature d’Israël.

La destruction planifiée de tout un quartier est contre productif. L’action d’Israël est plus ciblée, pour viser les armes de destruction et non les hommes. Tsahal n’a pas pour vocation de faire du bruit et de faire le plus de dégâts collatéraux possibles. S’il doit détruire un hangar contenant des missiles, il fait un travail d’orfèvre, planifié et préparé avec minutie.

Des agents du Mossad sont d’abord envoyés sur place avec une excellente couverture pour photographier l’élément à détruire et filmer avec minutie les environs. Ensuite des éléments des unités militaires d’élite Maglan, dont la spécialité est de détruire les systèmes ennemis, sont infiltrés sur place avec des équipements de technologie de renseignements permettant de récolter des données et de les transmettre en temps réel. En fonction du lieu où se situe l’opération, ils sont doublés par des spécialistes de l’unité Shaldag dont la mission est de se déployer sur le terrain ennemi pour effectuer des reconnaissances spéciales, pour analyser le terrain, pour placer des pastilles électroniques afin de déterminer avec précision la cible à détruire par un missile ou par une action de l’aviation israélienne.

Assassinat d'Hariri

Le Hezbollah agit autrement

Le Hezbollah place volontairement son arsenal dans des hangars au centre de Beyrouth pour utiliser la population comme bouclier contre les attaques israéliennes. Malgré cela, Israël ne joue pas la carte de l’horreur en visant une population innocente. On se souvient de l’attentat contre l'ancien premier ministre libanais Rafic Hariri, tué dans un attentat à la voiture piégée à Beyrouth le 14 février 2005. On ne lui a laissé aucune chance. Tous les moyens avaient été mis en place pour ne pas rater sa petite voiture. Une camionnette chargée de centaines de kilos d’explosifs avait tué 22 personnes et fait 226 blessés en créant un cratère géant symbolique de la volonté de tuer. Des innocents avaient payé pour avoir été présents sur le lieu visé. Le «crime» d’Hariri avait été de vouloir reconstruire le pays et d’incarner la volonté d'indépendance des Libanais qui voulaient s'émanciper de la tutelle des Syriens et du Hezbollah.

La décision du Hezbollah de nier immédiatement la responsabilité d’Israël est suspecte. Il ne cherche pas ses faveurs mais Hassan Nasrallah ne voulait pas qu’on lui enlève la paternité d’un acte qu’il a prémédité et qui devait servir de leçon au gouvernement libanais. Deux raisons l’ont poussé à cet acte ignoble. D’une part, face à la crise sanitaire et économique au Liban, le gouvernement voulait s’affranchir de la présence de ministres du Hezbollah, des boulets dont le rôle est de bloquer toute avancée politique parce que la milice se nourrit au terreau du chaos. Les Libanais ont compris que la milice, et son complice le président Aoun, œuvraient uniquement pour asseoir la présence syrienne et iranienne dans le pays.   

Le verdict dans le procès des accusés du Hezbollah soupçonnés d'avoir assassiné Rafic Hariri.

D’autre part, ce vendredi 7 août, le Tribunal spécial pour le Liban (TSL) doit rendre son jugement sur le meurtre de l’ancien Premier ministre Rafic Hariri. Les accusés, affiliés au Hezbollah, sont  jugés par contumace, Salim Ayache, Hussein Oneïssi, Assaad Sabra et Hassan Habib Merhi. La mise en accusation du Hezbollah n’était pas du goût de son chef et il a décidé de le faire savoir avec pertes et fracas. La leçon doit être bien assimilée par les juges qui savent qu’ils font courir un risque à ceux qui soutiennent le TSL et qui préparent le chaos qui en découle.

Le chef du courant du Futur, Saad Hariri, a prévu de se rendre à La Haye pour assister à la lecture du verdict du TSL dans l’affaire de l’assassinat de son père. Il était prévu qu’il s’exprime à l’issue de l’annonce du jugement. Le tribunal, basé aux Pays-Bas, rendra son jugement par contumace dans le procès de quatre membres présumés du Hezbollah accusés d’avoir participé à l’assassinat mais le parti chiite, a toujours refusé de livrer les suspects malgré plusieurs mandats d’arrêt lancés par le TSL.

Le lieu de l’attentat n’a pas été choisi au hasard.

La déflagration au port maritime de Beyrouth a eu lieu non loin du domicile de Saad Hariri, ancien Premier ministre libanais.  Par ailleurs il se trouve à proximité du siège du parti Kataeb, les Phalanges libanaises, dirigées par la famille Gemayel, fortement nationalistes et militarisées depuis 1975, qui mettent l'accent sur l'indépendance et sur le respect de la diversité au Liban et qui sont bien sûr opposés au Hezbollah et à la présence iranienne au Liban. Le parti, dirigé aujourd’hui par Samy Gemayel, était aussi visé puisque son secrétaire général, Nazar Najarian, qui était au siège du parti au moment de l'explosion, vient de succomber à ses blessures.

Cette explosion va rebattre les cartes au Liban au moment où le pays traverse la plus grande crise économique de son histoire. On risque à nouveau de s’orienter vers la «libanisation du Liban» sous le regard prudent des Israéliens qui, cependant, ne permettront jamais que le chaos déborde à ses frontières. Pour l’instant les Libanais pansent leurs blessures mais il serait temps qu’ils s’éveillent de leur torpeur pour mettre de l’ordre dans leurs affaires et se débarrasser du Hezbollah avec l’aide de certains pays occidentaux qui affirment soutenir le pays sans pourtant y mettre les moyens.

7 commentaires:

Jean-Marc ILLOUZ a dit…

Désolé Cher Jacques Benillouche
Une bonne description du professionnalisme des méthodes israeliennes mais peu pertinente ici et surtout qui fait beaucoup trop d’honneur au Hezbollah!
Et ceux de ses adversaires que tu cites et que j ai connus de près ... ne sont helas ni les bisounours,ni les “patriotes” Indépendants que tu imagines.
La carence totale d un état féodal régit depuis toujours par des prédateurs dynastiques et leurs alliés locaux et etrangers explique de la même manière le désastre financier libanais que cette gravissime négligence signalée à plusieurs reprises par la Sécurité Libanaises a des autorités polymorphes et restées sans réponse faute d accord entre elles
Sans parler du contexte, d’Israel des années 80 et aujourd’hui du rôle ouvert ou sournois de l’Iran,Syrie,Turquie,
Arabie Saoudite et Qatar qui ont tous leurs sales pattes dans l indemerdable merdier Libanais!
A leurs population ne reste que des morts, dès mutilés, des poches vides et des prières sans lendemain

5 août 2020 à 10:54
 
 
François GUTHMANN a dit…

Je pense perso qu'il s'agit bien de négligences et de corruption liées à la manière de stocker ce produit. Bien à l'image de ce que nous connaissons tous ici en Israël et de manière plus générale dans la région.

Deux autres pistes :
1. Le nitrate d'ammonium peut être utilisé à fin d'explosifs,
2. Le QG des Kataïb (les phalanges chrétiennes) étaient à proximité immédiate, ...
A qui appartenait ce lieu de stockage ? Et les produits chimiques qui y étaient entreposés ?

5 août 2020 à 11:00
Marianne ARNAUD a dit…

Cher monsieur Benillouche,

Ne trouvez-vous pas que vous allez un peu vite en besogne ? Du moins si on se réfère à l'explosion de l'usine AZT de Toulouse à laquelle on a déjà comparé l'explosion de Beyrouth ?

A Toulouse il a fallu attendre au moins 16 ans pour que le Tribunal juge définitivement qu'il s'agissait d'un accident, alors que dès les débuts de l'enquête, en septembre 2001, le bruit avait couru qu'un enquêteur aurait dit : "Si Paris veut que ce soit un accident, ce sera un accident !" Les mauvaises langues persistent à dire que toutes les preuves pouvant faire penser à un attentat islamiste ont été écartées jusqu'à la condamnation du directeur de l'usine pour négligence.

Je n'ose imaginer que pour l'explosion de Beyrouth, il suffirait de reprendre la phrase de l'enquêteur de Toulouse, en remplaçant "Paris" par la capitale que vous voudrez, pour faire de l'explosion de Beyrouth un simple accident.

Très cordialement.

5 août 2020 à 11:18
 
Unknown a dit…

Je suis pour ma part troublé de la quasi concomitance des explosions et incendies en Iran et à Beyrouth. Par ailleurs, quel intérêt aurait le Hezbollah à détruire le port (qu’il contrôle) par où transitent ses armes et marchandises venant d’Iran ? Quel intérêt aurait le Hezbollah (deja fragilisé économiquement et politiquement) à plonger un peu plus le Liban dans le chaos ?

5 août 2020 à 11:47
 
 
Philippe Grimberg a dit…

Quelque soit la cause directe de cette catastrophe, ce pays s'enfonce parce qu'il a perdu, tout comme l'Allemagne, la raison de vivre.
Souvenons-nous, Il y a 12 ans, ce pays faisait la fête pour accueillir en héros national Samir Kuntar, le monstrueux assassin de notre petite fille à tous, Einat Haran, à coups de crosse. Notre peuple en pleurs a été témoin de l'allégresse de ce Liban réuni fraternellement autour de son héros national Samir Kuntar de sinistre mémoire. Un jour, peut-être, les Libanais se rendront compte qu'ils avaient sans doute scellé leur destin à cette occasion.

https://www.terrorism-info.org.il/Data/pdf/PDF_18441_3.pdf

5 août 2020 à 13:13 Unknown a dit…

Stocker ces produits ☢️☢️☢️ en plein centre����������
C'était risqué...dans le contexte géopolitique et religieux actuel du pays

5 août 2020 à 14:09
 
Albert GUENOUN a dit…

Explosion du port de Beyrouth. Mon avis personnel !!!
On nous prend encore pour des billes en nous faisant croire que l'explosion a pour origine 2500 t de nitrate d'ammonium utilisé normalement comme engrais agricole C'est le même scénario que l'usine d'AZF à Toulouse il fallait à tout prix que ce soit un accident!!!.
J'ai bien observé les vidéos il y a une première explosion puis une deuxième plus importante avec dégagement de fumées rouges jaunâtres typiques de composés azotés puis une troisième beaucoup plus forte avec un champignon de fumée typique d'une explosion souterraine.
J'ai moi-même utilisé sur les chantiers de grands terrassements ce type d'explosif à base de nitrate d'ammonium.
Pour que ce produit explose il faut 3 conditions : être confiné dans un forage ou dans une fosse fermée - être mélangé à de la matière organique tel que le fuel - utiliser un détonateur avec une petite cartouche de dynamite (booster).
Quand on parle de stock dans un hangar sur le port c'est peu probable que le produit était confiné et aucun fuel ne devait être stocké à proximité du fait du risque d'explosion.
De plus la puissance de l'explosion et les dégâts engendrés provoquant un tremblement de terre de magnitude 4,5 ne peut être produite par 2500 t de nitrate non confiné.
Lorsque j'utilisais ce type d'explosif les charges par tir pouvaient atteindre 4 t et cela provoquait des vibrations très faibles car amorçage bien maitrisé.
Je veux bien admettre qu'une charge de 2500 t provoque un mini séisme mais pas de cette magnitude. Il a fallu d'après moi une bombe de forte puissance ou un missile pour provoquer la première explosion et que le nitrate d'ammonium ait été préalablement imprégné par du fuel peut être par un réservoir du port dont on a provoqué une fuite pour que la condition d'explosion soit remplie
Il y a eu l'explosion des 2500 t de nitrate a provoqué ensuite l'explosion d'un arsenal souterrain contenant des explosifs beaucoup plus puissants et détonants et brisants pour provoquer de tels dégâts et des effets ressentis jusqu'à l'ile de Chypre.
Cela sent l'attentat ou une attaque à plein nez avec une savante préparation et le fait d'experts en explosifs.
La vérité ne sera peut-être jamais connue mais les conséquences d'un tel désastre sont imprévisibles pour le Liban et les pays avoisinants. L'avenir nous le dira !!!!

6 août 2020 à 10:00

 

Réseaux sociaux : désinformation en série après l'explosion à Beyrouth

Une vidéo du drame dans laquelle un missile est bien visible dans le ciel est présentée comme la preuve d'une attaque israélienne. D'après les vérifications de l'AFP, cette roquette a été insérée par un montage.

OLJ/AFP / le 12 août 2020 à 15h22

Des Libanais rendant hommage aux membres de la Défense civile, le 11 août 2020 à Beyrouth, une semaine après les explosions qui ont ravagé le port de la capitale, faisant plus de 170 morts. Photo AFP / PATRICK BAZ

 

Peu de temps après l'explosion meurtrière ayant touché Beyrouth, de nombreuses fausses informations ont inondé les réseaux sociaux, alimentant notamment les thèses complotistes autour de cet accident.

Une double explosion --la seconde a été celle dévastatrice-- le 4 août dans la zone portuaire de Beyrouth, où était entreposée une énorme quantité de nitrate d'ammonium, a dévasté le port et les bâtiments à des kilomètres à la ronde, faisant de la capitale libanaise une ville sinistrée, en pleine pandémie de Covid-19.

Les images montrent des scènes apocalyptiques. Sur les réseaux sociaux, certaines ont été détournées à des fins de désinformation, qui prospère notamment à la faveur du nombre d'interrogations qui persistent plus d'une semaine après le drame.

Une attaque de missiles?

Une vidéo du drame dans laquelle un missile est bien visible dans le ciel est présentée comme la preuve d'une attaque israélienne. D'après nos vérifications, cette roquette a été insérée par un montage. De nombreuses vidéos identiques avaient été diffusées antérieurement sans aucun missile. Un second extrait montrant la chute d'un missile au niveau d'un autre site du port est présenté comme "filmé par une caméra thermique". C'est faux. Un filtre a été appliqué à la vidéo et un missile a été inséré a posteriori au montage pour faire croire, là encore, à une attaque aérienne.

A travers ces publications, Israël est souvent désigné comme étant à l'origine du sinistre. Pour conforter cette idée, d'autres publications montrent une courte vidéo de drones lâchant un objet non identifié, affirmant que la scène se déroulait au port de Beyrouth quelques instants avant la double explosion. Cette vidéo n'a pas été trafiquée mais elle est plus ancienne, sans lien avec l'explosion, et circulait déjà sur internet. L'extrait montre en réalité, selon plusieurs médias libanais, l'incursion de drones israéliens dans le sud du Liban quelques jours plus tôt.

En parallèle, une photo du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu tenant une carte de la capitale libanaise et prétendant qu'il y indiquait l'emplacement du port de Beyrouth s'est propagée sur la toile. La photo, véridique, date de septembre 2018 et montre M. Netanyahu lors de l'Assemblée générale des Nations unies, où il dénonçait des "sites secrets" du mouvement libanais Hezbollah. La zone qu'il pointait se trouve près de l'aéroport de Beyrouth, à une dizaine de kilomètres du site de la puissante déflagration.

Des images détournées ou truquées

L'énorme explosion a rasé le port et a causé d'importantes destructions dans plusieurs quartiers, faisant au moins 171 morts et plus de 6.000 blessés, selon le ministère de la Santé. Elle a également creusé un cratère de 43 mètres de profondeur, d'après une source sécuritaire libanaise, citant des évaluations effectuées par des experts français en pyrotechnie. Mais, parmi les photos témoignant réellement des dégâts, certaines ont été détournées ou montées de toutes pièces.

Une image de plusieurs dizaines de "voitures importées" complètement brûlées a en réalité été prise en Chine après l'explosion d'un entrepôt de produits chimiques en 2015. Le cliché d'un cratère largement diffusé comme étant celui de Beyrouth montre en fait les dommages de cette explosion industrielle dans la province de Hebei, dans l'est de la Chine.

Par ailleurs, parmi les images illustrant des manifestations de soutien au Liban, certaines sont le fruit d'un montage comme celles des pyramides égyptiennes et de l'horloge de Tunis illuminées aux couleurs du drapeau libanais.

Après la tragédie, les Libanais ont manifesté pour dénoncer une crise provoquée selon eux par une classe politique corrompue. Le Premier ministre Hassan Diab a présenté la démission de son gouvernement le 10 juillet afin d'apaiser la rue. Mais la population reste mobilisée, exigeant la comparution en justice des responsables du drame et réclamant des comptes pour la négligence de l'Etat.

 

Beyrouth : 6 explosions à 11 sec. d’intervalle avant le mégaboom

18 août 2020  JFORUM et IsraëlDéfense | 13/08/2020 
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Des découvertes étonnantes changent l’histoire de l’explosion de Beyrouth

Une exclusivité de Défense d’Israël : L’énorme explosion à Beyrouth a été précédée par six petites explosions qui ont eu lieu à intervalles de temps égaux. Des statistiques sismologiques sans équivoque indiquent que les événements inhabituels peuvent être expliqués comme des actes de sabotage ou comme un dysfonctionnement des armes qui étaient stockées à proximité.

Les découvertes étonnantes, qui sont révélées ici pour la première fois, ont été découvertes et analysées par des experts en géophysique en coopération avec le groupe d’ingénierie israélien Tamar, et également portées à l’attention des hauts échelons des dirigeants politiques et de défense du pays.

Le groupe Tamar, qui a été créé par Boaz Hayoun, un ancien officier du Corps du génie de Tsahal, s’occupe depuis des décennies du domaine de la démolition et des explosions contrôlées en Israël, et aide également les aéroports du monde entier à identifier les matières explosives. Entre autres, le groupe réalise des projets spéciaux utilisant des explosifs, y compris des explosions dans des bâtiments et des expériences complexes. Le groupe comprend le Centre israélien de sécurité des explosifs et le Laboratoire national des feux d’artifice qui est responsable au nom de l’Institution de normalisation d’Israël de l’octroi de licences pour tous les feux d’artifice, qui proviennent principalement de Chine.

Le tournant capital dans la compréhension de la catastrophe de Beyrouth a vient de l’enquête sismologique qui a recueilli des statistiques sismiques à partir de capteurs à travers le Moyen-Orient. Il est devenu clair que les instituts de sismologie en Israël, situés loin de l’épicentre de l’explosion, ont clairement détecté les secousses causées par l’énorme explosion de nitrate d’ammonium à Beyrouth qui équivalaient à un petit tremblement de terre.
Cependant, ils n’auraient pas pu faire la découverte sans le "CY603", le réseau sismographique de six capteurs situé dans la mer entre Chypre et le Liban à environ 70 km de Beyrouth à une profondeur de 2,2 km.

C’est un réseau qui a été installé dans le cadre d’IRIS, un projet géologique international pour la recherche et la prévision des tremblements de terre, ainsi que la détection des essais d’armes, dans le bassin méditerranéen.
Les statistiques des capteurs sont accessibles au public sur Internet, mais de manière inhabituelle, elles ont été bloquées le 5 août, moins de 24 heures après la catastrophe survenue à Beyrouth le 4 août un peu après 6 heures du matin.
Les experts en géophysique ont obtenu ces statistiques et ont constaté que les statistiques sismographiques révélées ici (sur la photo) sont identiques aux statistiques d’autres capteurs sensibles de la région concernant les principales explosions à Beyrouth.
Et pourtant, il semble qu’aucune autre entité n’ait remarqué ce qui a été découvert dans l’enquête globale sur l’événement :

Le sismogramme montrant la grande explosion à Beyrouth et les petites explosions qui l’ont précédée. 

Chacune de ces explosions était équivalente à celle de plusieurs tonnes d’explosifs (il est difficile de déterminer les quantités exactes à ce stade de l’enquête), et la durée entre elles était la même – 11 secondes. Comme le montre le sismogramme, nous pouvons clairement identifier cinq explosions identiques à 11 secondes d’intervalle, tandis que la sixième explosion, 11 secondes plus tard, était plusieurs fois plus importante. Et puis, après 43 secondes de plus, est venue l’explosion massive qui a été captée par tous les sismographes à travers le Moyen-Orient et qui a dévasté de grandes parties de Beyrouth.

Cette analyse soulève des questions majeures concernant l’hypothèse acceptée qui a été publiée dans les médias selon laquelle l’explosion provenait d’un incendie au sol dans le port, qui a enflammé des feux d’artifice puis des sacs de nitrate d’ammonium.
Il est également conforme aux rapports des médias étrangers (qui ont été démentis de manière peu convaincante par des sources officielles au Liban) que sous les entrepôts « réguliers » du port où les feux d’artifice et le nitrate d’ammonium étaient stockés se trouvait une ville souterraine exploitée par le Hezbollah, le véritable « propriétaire « du principal port libanais, apparemment avec des entrepôts et des tunnels, dont les restes ont été clairement indiqués dans les rapports.

L'explosion explique la largeur du trou, mais pas sa profondeur de 43 mètres

Au cours des derniers jours, des experts de Tamar ont combiné les résultats sismologiques avec des analyses supplémentaires qui ont été effectuées, principalement sur la base des rapports dans les médias.
 Selon Aharon (Arik) Goren, chef du Centre israélien de sécurité des explosifs, qui était la principale autorité professionnelle en matière de sécurité des explosifs au sein de Tsahal, « tous les reportages des médias en provenance du Liban devraient être considérés avec suspicion, mais s’il y en avait vraiment 2750 tonnes de nitrate d’ammonium au port, comme on l’a déclaré, cela aurait été équivalent à la puissance d’environ 850 tonnes de TNT. Il est important de se rappeler que le nitrate d’ammonium pourrait être une base à la fois pour un explosif appelé « Anfo » et pour les engrais pour l’agriculture et l’industrie, et la puissance de l’explosion de l’ammonium, par rapport au TNT, dépend des conditions de stockage. « 

Goren a également expliqué que « dans de mauvaises conditions, le matériau pourrait être équivalent à la puissance explosive de plus de 850 tonnes, mais cela ne suffit toujours pas à expliquer le cratère de 43 mètres de profondeur qui a été créé à l’épicentre de l’explosion, selon le rapport du Liban. Selon les formules acceptées, le cratère aurait dû avoir la même largeur que celui signalé, environ 110 mètres, mais moins profond. La profondeur inhabituelle pourrait s’expliquer par des explosions souterraines qui ont précédé l’explosion de l’ammonium, mais aussi par une quantité d’ammonium beaucoup plus importante que ce qui a été rapporté par le gouvernement libanais – ou par l’explosion d’armes qui n’ont pas été signalées.  » En ce qui concerne les couleurs de la fumée de l’explosion, marron et orange, Goren a déclaré qu’elles correspondent à ce que l’on attend d’une explosion de nitrate d’ammonium.

L’enquête géophysique a exclu la possibilité que les capteurs sismologiques particulièrement sensibles dans la mer entre Chypre et le Liban aient enregistré différents tremblements causés par la même explosion. Selon les chercheurs, la grande explosion a en effet été précédée de six petites explosions, et cela ne fait aucun doute. Les contrôles qui ont été effectués ont également tenté de découvrir s’il y avait eu des explosions contrôlées pour forage ou taille de pierre dans la zone du port avant la catastrophe, ce qui pourrait également expliquer les résultats, mais à ce stade, il n’y a aucune preuve de cela.

Que s'est-il passé au port ?

Alors, que s’est-il vraiment passé au port? Arik Goren, qui, au nom du ministère israélien de l’Environnement, a enquêté sur une explosion en 2017 dans un entrepôt de feux d’artifice dans un Moshav du centre d’Israël dans laquelle deux travailleurs ont été tués, a déclaré que les feux d’artifice sont sensibles aux phénomènes de chaleur. Selon lui, il est possible que des explosions souterraines aient généré de la chaleur qui a enflammé les feux d’artifice à côté des sacs d’ammonium, et alors seulement, à la suite d’un incendie, s’est produite l’explosion massive qui a provoqué un tremblement de terre de 3,3 sur l’échelle de Richter.

Cette explication possible ne répond pas à la question de savoir ce qui a provoqué la première série d’explosions, mais, selon Goren, il existe des systèmes d’armes qui sont activés en chaîne, ainsi que la possibilité qu’une chaîne de bombes ait été placée sous les entrepôts par un entité qui voulait provoquer l’explosion massive, et synchronisé la série d’explosions à l’aide d’une minuterie.

S’agit-il d’un sabotage ou d’un dysfonctionnement des armes du Hezbollah sous le port?

 Il est à noter que le président des États-Unis a déclaré dans sa première réponse au rapport de la catastrophe de Beyrouth que l’incident était une « attaque ». Étant donné que les résultats pourraient également soulever la possibilité que l’explosion d’ammonium ait été causée par des bombes placées par des entités d’Israël, la Défense israélienne a procédé à un contrôle qui a conclu sans aucun doute qu’Israël n’était en aucune façon lié à la chaîne des événements de la catastrophe. Les plus hauts responsables israéliens ont entendu parler de la catastrophe par la presse, comme tout le monde.

Le fondateur du groupe Tamar, Boaz Hayoun, a déclaré à Israel Defense : « Nous ne savons toujours pas exactement ce qui a causé les premières explosions, qu’il s’agisse d’un sabotage ou d’un dysfonctionnement. Le Hezbollah doit fournir la réponse à cette question. »

israeldefense.co.il

Les autorités libanaises étaient informées d’une possible explosion dès le mois dernier

By Newsdesk Libnanews -11 août 2020 et REUTER


L’Agence de Presse Reuters indique que des responsables sécuritaires avaient informé le Président de la République le Général Michel Aoun et le Premier Ministre désormais démissionnaire Hassan Diab des risques posés par le stockage de 2750 tonnes de nitrate d’ammonium « pouvant détruire la capitale » dès le mois dernier.

Pour rappel, le chef de l’état avait déjà indiqué avoir été informé de la présence de cette substance seulement le 20 juillet dernier et ne pas avoir pu ordonner son retrait du fait du manque des prérogatives accordées à sa fonction.

Selon la dépêche, 2 semaines semaines seulement après avoir été informé, donc le 4 août 2020, l’explosion du port de Beyrouth se serait produite, détruisant le port et dévastant une grande partie de la capitale libanaise.

Selon le rapport de la Sûreté de l’Etat, cette lettre a été transmise à Présidence de la République et au Grand Sérail, le 20 juillet dernier, confirmant les propos du chef de l’état. Ce dernier, précise la dépêche, indique avoir transmis pour avis, le rapport au secrétariat du haut conseil de la Défense et d’avoir indiqué de faire le nécessaire.

« Je ne sais pas où il a été placé et je ne savais pas à quel point c’était dangereux. Je n’ai aucune autorité pour traiter directement avec le port. Il y a une hiérarchie et tous ceux qui savaient auraient dû connaître leurs devoirs pour faire le nécessaire », aurait-il déclaré à des journalistes présents sur place, rappelle Reuters.

Pour sa part, une source proche du Premier Ministre Hassan Diab a indiqué avoir reçu cette lettre qui a été transmise au Haut Conseil de la Défense pour avis dans un délai de 48 heures.

Cette source rappelle que le gouvernement n’a été informé que 14 jours avant l’explosion et a agi directement quand les gouvernements précédents n’ont pris aucune décision depuis 6 ans. Le contenu de la lettre appelait à la sécurisation du site et de sa marchandise suite à une enquête judiciaire entamée en janvier par le procureur général Ghassan Oweidat.

Aussi en cas de vol, ce matériel pourrait être utilisé dans le cadre d’une attaque terroriste. Selon les propos de cette source, « je les ai mis en garde que Beyrouth pourrait être détruite en cas d’explosion. Pour l’heure, la reconstruction du port seul est estimé à plusieurs millards de dollars. La reconstruction de la partie endommagée de la capitale jusqu’à 15 milliards alors que le Liban traverse une crise économique majeure et que le système financier local s’est effondré, compliquant encore le financement de ce processus.

Pour l’heure, le ministère de la santé indique que 163 personnes sont décédées, un nombre indéterminé de personnes toujours portées disparues et plus de 6 000 personnes ont été blessées selon un bilan toujours provisoire dans l’explosion qui a ravagé le port de Beyrouth et une grande partie de la capitale libanaise. 300 000 personnes seraient également sans logement des suites de cette explosion.

La piste d’une explosion accidentelle de 2750 tonnes de nitrate d’ammonium à l’intérieur d’un entrepôt du port de Beyrouth, saisies en 2014 à bord d’un navire poubelle, le Rhosus battant pavillon moldave, est pour le moment privilégiée par les autorités libanaises. 

Cette explosion équivaudrait à celle de 600 tonnes de TNT ou encore à un tremblement de terre de 3.3 sur l’échelle de Richter. Elle aurait ainsi causé un cratère de 210 mètres de long sur 43 mètres de profondeur, indique le dimanche 9 août une source sécuritaire citant les propos d’experts français présents sur place.

L’Histoire d’un navire poubelle dont la cargaison échoue au port de Beyrouth

Tout commence en 2013 quand un cargo battant pavillon moldave, le Rhosus avec à son bord 2750 tonnes de nitrate d’ammonium faisait route depuis le port de Batumi en Géorgie jusqu’au Mozambique. Cette marchandise avait été achetée par International Bank of Mozambique for Fábrica de Explosivos de Moçambique.

L’armateur, qui a en réalité loué le navire, un certain Igor Grechushkin, serait un ressortissant russe résidant à Chypre. Ce dernier avait reçu la somme d’un million de dollars pour transporter cette marchandise considérée comme dangereuse jusqu’au port de Beira au Mozambique. Quant au capitaine du navire, il s’agirait un certain Prokoshev qui aurait pris les commandes du navire en Turquie, suite à une mutinerie de son équipage précédent qui n’avait pas été payé.

Puis Grechushkin aurait indiqué au capitaine ne pas disposer de fonds suffisant pour payer le passage via le canal de Suez. Il aurait ordonné de charger d’autres marchandises à Beyrouth afin de payer cette somme. Ces marchandises ne pourront cependant être mises à bord du cargo. Selon le capitaine, suite à une inspection, les autorités libanaises auraient retiré le certificat de navigabilité du navire et auraient ordonné son maintien au port de Beyrouth jusqu’au paiement des frais d’accostage et de frais annexes. L’armateur du navire Grechushkin, contacté par l’équipage pour assurer le paiement de nourriture, de fioul et d’autres frais annexes sera injoignable.

Cependant, cette version est contredite par les autorités libanaises qui évoquent une avarie de son moteur, le navire sera d’abord remorqué à Beyrouth le 21 novembre 2013, précise le ministre des Transports d’alors Ghazi Aridi. 6 membres de l’équipage pourront quitter le navire mais 4 membres, le capitaine et 3 ressortissants ukrainiens resteront à bord de ce dernier. Ils ne pourront cependant pas le quitter en raison des restrictions imposées par la loi libanaise et en arriveront à mendier nourriture et eau selon les avocats qui ont pris en charge ce dossier.

Les avocats du bureau Baroudi and Partners représentant cet équipage ont également alerté les autorités libanaises de la dangerosité de la cargaison. Finalement, ils pourront rentrer chez eux en août 2014 après que Grechushkin ait accepté de payer le voyage du retour de ces derniers et que la cargaison n’ait été déchargée que le 27 juin 2014. C’est alors que les autorités libanaises ont du prendre en charge la marchandise. Quant au navire, il sombrera en 2015.

Selon les témoignages de son équipage, ce dernier souffrait dès son départ de Turquie, d’une importante voie d’eau nécessitant de faire marcher ses pompes de manière continue. Des responsabilités multiples mais avant tout, la faillite d’un système paralysé Selon les informations disponibles à l’heure actuelle, les autorités sécuritaires dont celle des douanes et les responsables du port et des douanes se sont adressés à 5 reprises, entre 2014 et 2017, à la justice locale pour obtenir les autorisations nécessaires pour pouvoir se débarrasser de cette marchandise stockée dans des conditions inadéquates et dangereuses dans l’entrepôt Amber 12 du port, situé entre le 3ème et le 4ème bassin.

Dès mai 2016, Chafic Marhi, le directeur des douanes d’alors, avait noté sur sa demande qu’il existait « un danger sérieux posé en gardant cette cargaison dans les entrepôts dans un environnement inapproprié. » Dans cette même lettre, il demandait à ce que « l’agence maritime puisse réexporter ce matériel immédiatement ». Par la suite, un an plus tard, en 2017 donc, l’autorité de la douane a proposé d’autres solutions, comme la donation de ces tonnes de nitrate d’ammonium à l’armée libanaise, la vente via la compagnie Libanaise pour les Explosifs sans toutefois obtenir une réponse des autorités judiciaires. Cette version est confirmée par le directeur général du port de Beyrouth, Hassan Koraytem, a qui la justice libanaise aurait promis que le navire et sa marchandise seraient mis en vente aux enchères, ce qui ne se produira pas… jusqu’à aboutir à la catastrophe du 4 août, une journée funeste marquée par la destruction, outre du port, d’une grande partie de la partie est de la ville de Beyrouth avec le cortège de ses nombreuses victimes.


Les familles des victimes de l’explosion en appellent à une enquête internationale.

By Newsdesk Libnanews -14 août 202027

S’exprimant au nom des victimes de l’explosion du 4 aout 2020, Maître Nada Abdel Sater, a appelé, lors d’une conférence de presse à la mise en place d’une enquête indépendante et internationale fiable, en raison du manque de confiance envers le système actuel soumis au système local.

L’avocate appelle donc le conseil de sécurité de l’ONU à décider de l’envoi rapide d’un comité d’enquête avant que la scène du crime ne soit altérée.

Elle appelle également à un procès international et lieu via la cour pénale internationale ou la création d’un tribunal spécial en charge de ce crime.

Aussi, une centaine de personnes victimes de l’explosion puis des milliers ont signé dès le 8 août 2020 une pétition faisant circuler cette demande. Dès le 12 août 2020, un message a été adressé à la communauté internationale à ce sujet. Ce message est notamment parvenu aux ambassadeurs des pays membres du conseil de l’ONU et au secrétariat général de l’institution.

Le message adressé à l’ONU

« À la lumière des multiples déclarations officielles qui ont porté ce crime à la négligence, à la corruption, à une opération extérieure au moyen d’un missile et / ou à d’autres raisons, puisque les autorités libanaises sont suspectes dans le cadre de la responsabilité de cet acte criminel à la lumière des preuves publiques faisant état d’une connaissance antérieure à l’explosion et de récits contradictoires sur ce qui s’est passé

Prenant en considération la situation politique et sécuritaire au Liban, l’intimidation, les menaces et les attaques contre les juges et les avocats au Liban

Rappelant la déclaration publiée le 5 août 2020 du Club des juges du Liban, indiquant que les responsables à tous les niveaux tentent d’échapper à leurs responsabilités et de les renvoyer devant la justice libanaise.

Tenant compte de la suspicion croissante d’altération de la scène du crime et d’avoir empêché des experts internationaux de fournir de l’aide.

Compte tenu de l’incapacité du système libanais à travers l’histoire à traiter les crimes majeurs, qui ont conduit à leur oubli, en référence à la violence massive que l’État libanais a pratiquée contre les civils qui ont manifesté pour exiger la justice, et toujours dans la préservation absolue de la souveraineté et de la dignité du Liban.

Les victimes du massacre de Beyrouth en 2020 demandent à la communauté internationale, avec détermination, de soutenir la justice, la vérité et la réalisation de la vérité à travers la mise en place d’une enquête internationale et d’un procès international pour ce crime contre l’humanité en renvoyant l’affaire devant la Cour pénale internationale en vertu du chapitre sept (de la charte des Nations Unis), ou par la création d’un tribunal international spécial qui préserve le droit des victimes à y participer, à se présenter et réclamer une indemnité pour les dommages

Et pour que le tribunal ait le pouvoir absolu d’imposer des compensations financières, des sanctions, des procédures, et le pouvoir absolu de poursuivre toute personne privée ou publique, libanaise ou non libanaise, dont le développement se trouve directement et / ou indirectement dans ce crime contre l’humanité.

Après avoir blâmé le Hezbollah, la blogueuse libanaise traite Israël de « cancer »

Réagissant à l'article du ToI sur sa condamnation du groupe terroriste, Dima Sadek a déclaré que ses commentaires étaient un "débat interne", qualifiant Israël "d'État d'apartheid"

Par TIMES OF ISRAEL STAFF 12 Août 2020
La blogueuse et journaliste libanaise Dima Sadek. (Capture d'écran vidéo)i

Une célèbre blogueuse libanaise a qualifié Israël de « cancer », en réponse à la publication par le Times of Israël d’un article concernant une vidéo dans laquelle elle critiquait le Hezbollah et son chef Hassan Nasrallah à la suite de l’explosion meurtrière du port de Beyrouth.

« Quand nous critiquons Nassrallah, c’est un débat intérieur libanais. Mais une chose est évidente : nous, les Libanais, serons unis autour de la résistance contre toute attaque israélienne ! », a tweeté Dima Sadek, en lien avec l’article original du ToI sur ses précédents commentaires.

« Israël est un cancer et le système d’apartheid israélien est une honte », a-t-elle ajouté.

Vendredi, Mme Sadek a publié sur Twitter, où elle compte plus de 621 000 abonnés, une vidéo dans laquelle elle dénonçait le Hezbollah comme étant pire pour le Liban que l’ennemi de l’autre côté de la frontière.

La vidéo s’adressait au chef de l’organisation, Hassan Nasrallah, après son discours niant les allégations selon lesquelles le Hezbollah était responsable de l’explosion du port.

« Je veux vous dire une chose : si vous pouvez répondre à cette question pour le peuple libanais, alors je vous jure que nous nous inclinerons tous devant vous – je m’inclinerai devant vous si vous pouvez répondre à cette question », a-t-elle déclaré dans le clip.

« Qu’a fait Israël contre nous qui soit pire que vous ? Répondez-moi. »

Dima Sadek, jusqu’à l’année dernière présentatrice d’un talk-show politique populaire avant d’être écartée pour avoir critiqué le Hezbollah, reste une voix populaire sur les réseaux sociaux libanais.

La vidéo de Sadek avait été visionnée plus de 715 000 fois lundi.

La vidéo a donné lieu à des interviews dans les médias. Une d’entre elles, publiée lundi dans le quotidien italien La Repubblica, titrait : « Israël est un ennemi, mais le Hezbollah a fait pire. »

Dans l’interview, Sadek a insisté : « Il n’est pas exagéré de dire que le Hezbollah est pire pour le Liban qu’Israël. Mon problème avec Israël n’est pas politique, mais moral. Je ne suis pas d’accord avec la façon dont il traite les Palestiniens. »

Elle a accusé Nasrallah de mentir sur la culpabilité du Hezbollah concernant l’explosion. « Le Hezbollah contrôle tout dans ce pays. Ils savent exactement ce qui se trouvait dans le port. »

Sadek a régulièrement critiqué le Hezbollah et le président du Liban Michel Aoun, un allié du groupe.

Selon les derniers bilans, l’explosion du 4 août a fait 171 morts, 7 000 blessés et environ 300 000 sans-abri. Il s’agit de l’une des plus puissantes explosions non nucléaires jamais enregistrées, endommageant des bâtiments sur des kilomètres à la ronde et creusant un cratère au cœur du port de Beyrouth.

Le Liban faisait déjà face à une situation d’urgence économique grave, due à une corruption de longue date, à des dysfonctionnements politiques et à la pandémie de coronavirus. La destruction des silos à grains du port pourrait également laisser le pays confronté à une pénurie alimentaire.

Le président libanais n'écarte pas l'idée d'un accord de paix avec Israël

i24NEWS

16 août 2020 à 09:29dernière modification 16 août 2020 à 15:21

AFP / DALATI AND NOHRALe président Michel Aoun lors d'une réunion nationale, au palais présidentiel de Baabda, à l'est de la capitale Beyrouth, le 25 juin 2020

"Nous avons des problèmes avec Israël, nous devons d'abord les résoudre"

Le président libanais Michel Aoun n'a pas écarté l'idée d'un accord de paix avec Israël lors d'une interview samedi soir accordée à BFMTV, deux jours après l'annonce de normalisation des relations entre l'Etat hébreu et les Emirats arabes unis (EAU).

"Cela dépend", a répondu le chef de l'Etat libanais, interrogé sur la possibilité d'un accord de paix avec Israël.

"Nous avons des problèmes avec Israël, nous devons d'abord les résoudre", a-t-il indiqué sans préciser quelles étaient les difficultés qu'il évoquait.

Cette déclaration intervient tandis que le parti du président Michel Aoun est un allié du groupe chiite libanais Hezbollah, ennemi de l'Etat d'Israël.

"C'est une trahison de Jérusalem et du peuple palestinien. C'est un coup de couteau dans le dos", avait déclaré Hassan Nasrallah, le chef du groupe chiite, allié de Téhéran, concernant la normalisation des relations entendue entre l'Etat hébreu et les Emirats arabes unis.

Lundi dernier, le gouvernement libanais de Hassan Diab a démissionné face à la colère de la rue, qui rend la classe politique responsable de l'explosion meurtrière le 4 août au port de Beyrouth qui a fait plus de 170 morts et 6.500 blessés et soufflé des quartiers entiers.

Sur la place des martyrs dans la capitale, des manifestants ont notamment brûlé des portraits de Hassan Nasrallah, soupçonné d'être à l’origine de l’explosion, mais également accusé d’être un frein aux réformes.

  

Aoun juge "impossible" de démissionner car cela entraînerait un "vide de pouvoir"

L'enquête menée par les autorités libanaises prendra plus de temps que prévu en raison de sa "complexité", affirme le chef de l'Etat libanais dans un entretien à la télévision française. 

L'orient le Jour / le 15 août 2020 à 22h35


Le président libanais, Michel Aoun (au centre sur la photo), lors d'une visite dans le port de Beyrouth, au lendemain de la double explosion dévastatrice du 4 août. Photo ANI

Le président libanais, Michel Aoun, a écarté samedi toute possibilité de démission suite aux explosions dévastatrices dans le port de Beyrouth, qui ont fait jusqu'à présent 177 morts, des dizaines de disparus, ainsi que plus de 6.500 blessés et laissé des centaines de milliers de personnes sans abri. Estimant qu'une telle démission risquerait de créer un "vide de pouvoir", il a encore affirmé que l'enquête menée par les autorités libanaises sur les circonstances de la catastrophe du 4 août était "plus complexe" que ce qu'il avait envisagé et prendrait donc plus de temps que prévu. 

"Il n'y a pas de retard dans l'enquête. Nous avons la volonté de la faire aboutir très rapidement, mais nous avons découvert que la situation est beaucoup plus complexe, ce qui signifie que cette enquête ne pourra pas être aussi rapide qu'on le souhaitait", a déclaré le chef de l'Etat lors d'un entretien avec la chaîne française BFMTV. Il a souligné que le transfert du dossier des explosions devant la Cour de justice, un tribunal pénal d'exception, avait été assuré par le gouvernement "à sa demande". Dans ce cadre, il a souligné que l'instruction a donc été confiée à un juge "indépendant". "Nous voulons absolument désigner les responsables de la corruption et les criminels", a-t-il poursuivi. 

Le gouvernement démissionnaire, chargé de l'enquête administrative sur les explosions du port, avait annoncé le soir-même des explosions que les résultats de cette procédure seraient annoncés "dans les cinq jours". Onze jours plus tard, aucune information n'a encore filtré concernant le rapport du comité de l'exécutif chargé d'enquêter sur les faits. 

Concernant son refus d'une enquête internationale, M. Aoun a souligné que "dans les faits, des experts internationaux sont venus aider, surtout d'un point de vue technique". "Mais il faut aussi enquêter sur les événements externes", a-t-il ajouté, notamment concernant les circonstances dans lesquelles le bateau avait accosté en 2013 au Liban alors qu'il contenait les produits chimiques incriminés dans les explosions. Près de 2.750 tonnes de nitrate d'ammonium ont provoqué le souffle qui a rasé le port et dévasté des nombreux quartiers de la ville. Il a par ailleurs souligné que toutes les hypothèses, à savoir une négligence, un accident ou l'envoi d'un missile, restaient envisagées jusqu'à présent. 

"J'ai compris l'origine de la colère" du peuple

Le président Aoun a par ailleurs écarté toute éventualité d'une démission suite à la catastrophe du 4 août. "C'est impossible car cela conduirait à un vide au niveau du pouvoir", a-t-il déclaré. "Qui assurera le suivi du pouvoir"?, s'est-il interrogé, rappelant que le gouvernement de Hassane Diab avait déjà démissionné, lundi dernier. "Si je démissionnais, il faudrait tout de suite organiser des élections, mais la situation actuelle dans le pays ne permet pas de convoquer un tel scrutin", pour élire un Parlement "qui représenterait vraiment le peuple", a-t-il estimé. 

Il a par ailleurs affirmé avoir bien entendu la colère des Libanais descendus dans la rue pour demander un changement radical du pouvoir et du système en place. "Je suis issu du peuple, on m'appelle le père du peuple, et donc pour moi, c'est très dur d'entendre leurs appels", a-t-il souligné, ajoutant "entendre les douleurs" du peuple. Interrogé par la journaliste française sur les raisons pour lesquelles il ne s'était pas rendu à la rencontre des Libanais après les explosions, Michel Aoun a rétorqué qu'il s'était rendu dans le port. "Je ne pouvais pas vraiment me mélanger au peuple, mais j'ai suivi très attentivement tout ce qu'il se passe, j'en ai tiré une leçon et j'ai compris l'origine de cette colère", a-t-il affirmé. 

Après les explosions, des milliers de Libanais sont descendus dans la rue afin de réclamer la démission de toute la classe politique, jugée responsable de la catastrophe et qui a reconnu avoir connaissance de l'existence du nitrate d'ammonium. Les slogans lors des différents rassemblements organisés depuis le 4 août sont très virulents à l'égard du chef de l'Etat. 

Pas d'ingérence française

Concernant les craintes des Libanais vis-à-vis des fonds de soutien que pourrait recevoir l'Etat pour faire face à la catastrophe du 4 août, alors que les dirigeants sont accusés de corruption, le président Aoun a rappelé que lors de la conférence internationale de soutien au Liban, organisée par la France et les Nations Unies, il avait demandé que toute l'aide soit envoyée "là où elle est nécessaire". 

Il a par en outre qualifié la visite du président français Emmanuel Macron à Beyrouth, deux jours après les explosions, de "très positive". Il a souligné qu'il n'avait pas accompagné M. Macron lors de sa visite dans les quartiers détruits de Beyrouth, notamment à Gemmayzé, à la demande du président français. "Il ne voulait pas que je sois là personnellement avec lui", a-t-il ajouté. Il a par ailleurs assuré ne pas s'être senti visé par les propos du chef de l'Etat français concernant la corruption au Liban et la volonté de la France de ne pas "signer de chèques en blanc" au pouvoir. Commentant encore l'annonce du président français concernant les "mesures" qu'il prendrait si, à son retour prévu à Beyrouth le 1er septembre, des réformes n'avaient pas été entamées, Michel Aoun a indiqué ne pas percevoir ces propos comme de l'ingérence de la part de la France. "Nous devons nous assurer de prendre des décisions judicieuses, a-t-il affirmé. Je ne pense pas qu'il y ait d'ingérence dans les affaires libanaises, cela vient de l'amour que porte le président français au Liban. Il a le droit de donner des conseils afin de vérifier que le travail que nous entamons est bien fait", a-t-il dit. "Il y aurait ingérence s'il s'immisçait dans la formation du gouvernement", a-t-il poursuivi. 

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