Mivy décoiffe, car il est fait par un chauve

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Derière mise à jour 05-Déc-2024
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Donald Trump ou le retour au Far West

La victoire électorale du tonitruant Donald Trump, en dépit de ses débordements sexuels ou financiers est la conséquence du rejet d'une civilisation limitant les libertés individuelles afin d'assurer la sécurité sanitaire et sociale du plus grand nombre. Le pouvoir appartiendra à des milliardaires qui affirment que ce sont les immigrés qui sont responsables de tout ce qui va mal. On prévoit de démanteler le FBI, le FDA, d'autoriser toutes les pollutions, toutes les armes, de taxer tout ce qui vient de l'étranger, et de déporter des millions de clandestins.

Le 5 novembre 2024, les États Unis ont voté, après une campagne très mouvementée.

Les résultats ont été sans appels :

A l'origine, le président sortant, Joe Biden souhaitait se représenter, mais, il avait 81 ans, et aurait eu 86 ans à la fin de son mandat. Son concurrent Donald Trump a bien insisté sur la vieillesse de Biden, sans se soucier du fait qu'il avait lui-même 78 ans !

Le 27 juin, Jo Biden a raté son débat avec Donald Trump :

« le démocrate n'a cessé de buter sur les mots. La voix enrouée, il s'égarait dans de longues tirades qu'on a eu peine à démêler. Pire : il se félicitait d'avoir "vaincu" Medicare, le système fédéral d'assurance santé pourtant défendu par son camp, dans un lapsus très vite repris par les républicains comme les médias. Il faisait face à un Donald Trump aussi pugnace qu'à l'accoutumée, Joe Biden manquait de répondant et échouait à corriger les approximations et fausses informations de son adversaire.»

Le 13 juillet, un homme a tiré sur Donald Trump, il a été légèrement blessé à l'oreille, et sa réaction combative, en fait un martyre, ce qui était excellent pour son image.

Face à un héros, Joe Biden passait pour un vieux sans ressort, le camp démocrate semblait avoir définitivement perdu les élections, aussi pour sauver ce qui pouvait l'être, le 21 juillet, il retire sa candidature, il se désiste au profit de Kamala Harris, un mois plus tard sa candidature est approuvée par la convention démocrate.

Le 10 septembre, il y a eu un grand débat télévisé entre les deux candidats, vous pouvez en voir des extraits traduits en français ici : France-TV-Info

Mais qu'à t-on à reprocher à Donald Trump ?

En très bref, j'ai retenu que Kamala Harris avait tenu un discours posé, rassurant, mais sans passion, alors que Donald Trump est allé dans l'excès il défini les migrants comme des individus sortant de prison ou d'hôpitaux psychiatriques pour voler les emplois des américains. Il est allé jusqu'à accuser les migrants haïtien de voler les chiens et les chats pour les manger. Accusation mensongère ne reposant sur aucun cas avéré.

En matière de politique étrangère, alors que Kamala Harris a eu la prudence du serpent, en appuyant Israël et en regrettant le nombre trop important de victimes civiles à Gaza, Donald Trump s'est vanté, si j'avais été au pouvoir, Poutine n'aurait pas attaqué l'Ukraine, il a même promis de mettre fin au conflit au Proche Orient avant son investiture.

Durant le débat, Trump a sorti 33 fausses informations, et Harris 2 ! !

Le candidat Trump a eu de nombreux démêles avec la justice :

Aussi, avait-il besoin d'être élu, et d'avoir une justice plus compréhensive, dans ce but dans son précédant mandat, il avait nommé des juges à la cour suprême proches de ses idées très conservatrices sur le plan sociétale. En particulier, il combat l'avortement, appuyé en cela par la très importante communauté évangélique.

Pour tout arrangé Trump est accusé ni plus ni moins que d'être un agent Russe, en particulier par ce que son empire financier basé sur l'immobilier a risqué la faillite, et que ce sont des banques Russes qui sont venues à son secours.

On craint un abandon de l'Europe, qu'il organise la capitulation de l'Ukraine. Ce lâchage ne serait pas le premier, Biden a abandonné les Afghans sans grande fierté, et a offert le pays aux Talibans. Kamala Harris qui était aux affaires en porte aussi la responsabilité.

Mais qu'a t-on à reprocher à Kamala Harris ?

 

En laissant interdire, en 2022, une grève emblématique des cheminots américains, l’administration Biden a perdu le soutien des travailleurs. Les démocrates passent pour des représentants des intellectuels, des riches, loin du ressenti et des préoccupations populaires. Le démocrates n'ont pas eu de discours cohérent sur l'immigration.

Elle n'a pas eu le temps de bâtir une véritable stratégie, alors que Trump était en compagne depuis plus de deux ans ! L'élection s'est faite sur l'économie, en particulier sur la lutte contre l'inflation, et en ce domaine, on pense aux États Unis que Biden a échoué, Kamala Harris a eu beau le démentir, ce n'était pas en quelques mois qu'on pouvait modifier un ressenti populaire.

Sa communication à la fin de la campagne n'a pas été bonne, elle s'est lancé dans des attaques violentes contre Trump, alors qu'elle aurait dû montrer sa différence, mettre en avant les côtés positifs de son programme.

La guerre au Proche Orient lui a nuit, Biden a appuyé Israël, ce que n'ont pas apprécié les musulmans, et dans certains états très important leur abstention a pesé lourd. On ne peut pas non plus négliger que la misogynie qui a un poids important chez certains hommes, surtout latinos ou afro-américains. En fait, on ne sait plus très bien qui sont les démocrates, est-ce les foules criant "Black Lives matter", ou "free Palestine" qui représentent le parti ou les technocrates modérés prenant des mesures économiques dont l'effet ne peut être visible que sur le long terme ?

Kamala a été aussi pénalisée aussi car elle a été la vice présidente de Jo Biden, elle ne pouvait pas annoncer le changement, ni de ligne claire non seulement en raison de la division du parti démocrate, mais aussi car elle était malgré elle solidaire de Biden qui avait brisé des grèves et s'était mis à dos les syndicats.

Ce qui a fait le succès de Trump

En rouge, les comtés où Trump l'emporte, en bleu ceux qui ont préféré Harris.

On peut dire que Trump n'a pas convaincu les habitants des métropoles, New York, Los Angeles, San Francisco, Chicago, Boston, Houston, Dallas, Philadelphie etc... par contre ailleurs, ce fut un triomphe pour Trump. Sur les neuf villes de plus d'un million d'habitants, seule Phœnix en Arizona a voté Trump.

D'après un sondage le vote Trump est avant tout masculin, et blanc. Les femmes noires et juives ont massivement voté pour Kamala Harris. Les religieux, évangéliques ou juifs orthodoxes on préféré Trump, contrairement aux laïques. Un peu partout aux États-Unis, comme en Europe, ce sont les populations religieuses, masculines les moins cultivées qui combattent "le système", et votent nationaliste. On le voit en France, aux USA, en Israël et ailleurs.

Pourtant, la campagne de Trump a été excessive, incohérente, et violente. Pour lui, l'économie sera une boucherie s'il n'est pas élu, il veut s'opposer aux délocalisations, par exemple en taxant à 100 % les voitures importées du Mexique, obligeant les constructeurs américains à relocaliser les voiture aux Etats Unis. Il veut abaisser les impôts, supprimer les postes de fonctionnaires, réduire l'état fédéral pour laisser plus de pouvoir à chaque état confédéré.

Ce qui est frappant, c'est que ses démêlés avec la justice, dus à de la corruption, à des relations sexuelles hasardeuses, à des attaques contre la démocratie n'ont eu aucun impact sur les électeurs. On peut voir ici un point commun avec Netanyahu !

La lutte contre l'immigration clandestine est un sujet très porteur, et les menaces de "déporter" des dizaine de millions de personnes semble plaire à l'électorat, on voit ici une proximité entre le Rassemblement National français et Trump qui en fait davantage.

Trump constitue son gouvernement

Il choisit Elon Musk à la tête du nouveau département américain de l'efficacité gouvernementale. Propriétaire de Tesla, des voitures électriques, il est l'homme le plus riche du monde. Le premier milliardaire privé à se lancer dans la conquête de l'espace. Il a été nommé « pour démanteler la bureaucratie gouvernementale, réduire les réglementations excessives, diminuer les dépenses inutiles et restructurer les agences fédérales » . Et nous ne ferons pas les choses en douceur a-t-il promis ! en effet il promet de supprimer le fameux FBI, service fédéral de police, laissant présager un retour au Far West, ou les gouverneurs véreux de certains états seront hors contrôle.

Il a pris Robert Kennedy à la santé, pour lui, la guerre contre le FDA (Food & Drug Administration) est sur le point de se terminer : il ne veut plus de combat contre le lait cru, l'hydroxychlorquine, les vitamines etc... " Si vous travaillez pour la FDA et que vous faites partie de ce système corrompu, j'ai deux messages à vous transmettre : 1. Conservez vos dossiers et 2. Faites vos valises. "

A la justice ce sera Matt Gaetz, ultra conservateur, opposé à l'avortement, et lui même impliqué par le FBI dans des trafics sexuel concernant une mineure de 17 ans (non encore jugé), et dans des détournements de fonds. On comprends mieux l'urgence de démanteler le FBI

Donald Trump a annoncé son intention de nommer Tulsi Gabbard à la tête du renseignement, cette transfuge du parti démocrate, est une personne de confiance, elle relayait la propagande de Poutine, et d'Assad en Syrie

Au sujet du Proche Orient, beaucoup de ses ministres sont très proches des visions des nationalistes israéliens et de Netanyahou, partisans d'un contrôle israélien sur Gaza et la Cisjordanie. Ils sont aussi hostiles aux accords de Paris pour éviter le réchauffement climatique.

Maintenant, il faut attendre début janvier 2025 pour que le Président entre en fonction, ensuite, on verra si les promesses se réalisent, ou si le réalisme l'emportera.

Michel Lévy

Revue de presse

 

 

 

 

 

 

 

 

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