Mivy décoiffe, car il est fait par un chauve

Journal 2003, 2004, 2005, 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2020, 2021, 2022, 2023, 2024,

Dernière mise à jour 28-Jan-2025
Pour m'écrire, ou pour s'abonner à la liste de diffusion

Gouverner la France

Avec une dette amplifiée légitimement pour nous faire passer la crise du COVID sans trop de dégâts, la France est difficilement gouvernable. Le président Macron a eu la malheureuse idée de dissoudre l'assemblée, ce qui a compliqué la situation politique. La réforme indispensable du financement des retraites passe très mal, en même temps que les économies demandées sont particulièrement indigestes. Et dire qu'ils se battent pour diriger le pays !
Version pdf
imprimable
Le président Macron, dans sa recherche désespérée de majorité, a dissout l'assemblée, provoqué de nouvelles élections et a obtenu une assemblée ingouvernable.

En résumé on a :

Le rôle du premier ministre, est celui du cow-boy qui doit rester en selle monté sur un pur sang sauvage. Michel Barnier (Droite libérale) a tenu trois mois puis François Bayrou (centriste) a déjà tenu un mois.

Le Président Macron au Centre, rejette toute alliance avec la Droite Nationaliste, et avec La France Insoumise, principal parti de gauche et en déclin électoral. Ce parti s'est disqualifié par ses excès verbaux et par son soutien aux régimes autoritaires.
Donc le premier ministre cherche une majorité allant de la droite libérale aux socialistes (voir écologistes ou communistes). En s'arrêtant aux socialistes, il aurait 277 députés.
Il lui suffirait alors de séduire 12 élus sur 71 parmi les élus d'outre-mer, inclassables ou écologistes pour avoir la majorité absolue. Cela semble possible.

Le retour des socialistes

Depuis un certain temps, François Hollande, ancien président de la République, rêve de se refaire. On ne peut pas dire que le Nouveau Front Populaire dirigé par La France insoumise l'enthousiasme, il sait qu'on ne peut gouverner qu'au Centre, aussi joue t-il perso. Le président officiel du parti socialiste est Olivier Faure, il n'est pas un tribun, et semble sans envergure. C'est lui qui négocie avec François Bayrou la participation socialiste au gouvernement centriste.

Les socialistes veulent vendre très cher leur participation, en imposant toutes sortes de mesures issues du programme du Nouveau Front Populaire. Ces mesures sont onéreuses, en particulier l'annulation de la réforme des retraites. Les socialistes veillent à ce que l'indispensable lutte contre les déficits ne pénalise pas les plus modestes, et que les services publics ne soient pas les sacrifiés de la réforme. Ces souhaits sont incompatibles avec les exigence de la droite libérale. Si Bayrou obtenait le soutien socialiste il perdait celui de la droite, il n'aurait pas de majorité.

Ils sont arrivés à un semi accord, les socialistes ne participeront pas au gouvernement, mais ne le censureront pas, sauf s'il prenait des mesures inacceptables, ce qu'ils ont fait, à la plus grande colère de la France Insoumise qui les a qualifié de traîtres ! !

La réforme des retraites

La démographie européenne est en berne, la vie humaine se prolonge. Pour tout arranger, la montée irrésistible des nationalistes s'oppose à toute immigration massive. Logiquement, il y aura de moins en moins d'actifs pour payer les retraites. La charge risque de devenir difficilement supportable. Pour cela, dans la plupart des pays d'Europe, l'âge de la retraite est repoussée.

Sous le gouvernement d'Élisabeth Borne, le Président Macron a fait voter grâce au 49.3 une réforme du régime de retraite des français, qui n'a jamais eu l'approbation des français. Il s'agit de porter de 62 à 64 ans le départ à la retraite avec une pension complète à condition d'avoir travaillé 43 ans contre 40 aujourd'hui. , de maintenir le système d'une retraite par répartition.

Face à la levée de boucliers, la loi a prévu certaines protections, à 67 ans la retraite sera accordée d'office sans minoration, les mères de familles, les handicapés, les carrières longues ou pénibles auront certains aménagements. (Voir revue de presse).

Toutefois, cela n'a pas calmé ni l'opposition, ni les syndicats. Le travail est mal vu, pourtant, je connais plusieurs médecins, qui une fois parti à la retraite avec un tas de projets, sont retournés travailler, ils étaient heureux dans leur métier. En Israël, dans le kibboutz, il n'y avait pas de retraité, les anciens travaillaient moins, et moins dur, mais continuaient à rendre service. Par exemple, j'ai vu des grand'mère de plus de 80 ans, plier en papotant des cartons pour des emballages, dans une ambiance amicale.

Certaines mesures globales ne sont pas logiques, par exemple les carrières longues. Je ne comprends pas pourquoi un jeune homme ayant quitté l'école à seize ans pour entrer en apprentissage comme aide comptable, devrait partir plus tôt à la retraite que son camarade de classe qui aurait fait des études pour finir comptable. L'un n'est ni plus ni moins fatigué que l'autre ! on peut même imaginer une carrière comparable, si l'ancien apprenti a suivi des cours du soir et a réussi à avoir une belle promotion interne.

Par contre, si on accepte de considérer que le travail de nuit ou insalubre mérite une retraite anticipée, la loi n'accepte aucune exception individuelle. Or il existe des gens inemployables, par exemple un chômeur longue durée dans un bassin d'emploi sinistré devant s'occuper d'un conjoint malade. Ce malheureux va être au chômage, avec des indemnités qui se réduisent comme peau de chagrin jusqu'à une retraite famélique vu qu'il n'aura pas pu cotiser.

Le premier ministre François Bayrou accepte le principe de modifier certains aspects de la réforme tout en maintenant l'objectif de travailler plus longtemps afin d'assurer l'équilibre des comptes à long terme. Alors, je lui suggère de créer une soupape de sécurité, de permettre l'individualisation des situation. Il faudrait créer une sorte de conseil de révision, qui permettrait à soixante ans, par exemple, de tester la santé physique et mentale des salariés, et compte tenu de la situation de l'emploi sur place, et des contraintes individuelles suggérer un départ anticipé à la retraite, avec possibilité d'appel pour le salarié, l'employeur, ou la caisse de retraite.

Les économies

Le président Macron s'était montré très généreux avec les français pendant la crise du COVID, ce qui a permis à la France de s'en tirer plutôt bien, mais pour cela il n'a pas hésité à financer les manques à gagner des entreprises, en affirmant "quoi qu'il en coûte";

Aujourd'hui les marchés financiers nous présentent la facture, et cela fait mal. Les tensions internationales nous obligent à nous réarmer, l'élection de Donald Trump aggrave notre situation, nous ne pourrons plus compter sur le soutien américain alors que la menace Russe voir à plus long terme Chinoise se profile. En conséquence, le reste à dépenser s'aplati. Par exemple, le budget des sports, déjà insuffisant est raboté de près de 30 %. Tous les ministères vont souffrir. On va mettre à contribution des collectivités locales, or le Président Macron avait supprimé la taxe locative pour la remplacer par un versement de l'état. Ce versement sera nécessairement réduit.

Il faudrait augmenter les impôts, mais c'est contraire à l'idéologie de notre président, alors on va jongler. On parle de taxer davantage les retraités les plus riches, ceux qui ont une retraite supérieure à 2000 € ! Je suis heureux d'apprendre que je suis riche ! ! même si j'accepte le principe de contribuer à l'effort national.

Dans ce genre de situation, les premières sommes économisées concernent la prévention, et c'est dramatique. On va supprimer des postes d'éducateurs au ministère de la justice. Des grands adolescents sortis de prison ne seront pas suivi, et auront toutes les chances d'y retourner. Il y a des économies qui coûtent cher.

Décidément gouverner la France n'est pas chose facile