Mivy décoiffe, car il est fait par un chauve

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7 octobre 2023
Revue de presse

Film des attaques du Hamas le 7 octobre : nous avons assisté à la projection, voici ce qu'il faut en retenir

La dépêche 14/11/2023

L’ambassade d’Israël en France a organisé une projection pour 50 journalistes français hier à Paris. La Dépêche était présente et a pu voir pour la première fois des images tournées par les terroristes le 7 octobre 2023.

Un bébé avec le crâne défoncé, des corps d’enfants partiellement ou totalement calcinés… et sur l’un d’eux, un pyjama roussi décoré de petits Mickey qui disent le temps d’avant. Celui de l’insouciance, à quelques kilomètres de la bande de Gaza. Le 7 octobre 2023, les terroristes du Hamas ont tout filmé, pour montrer au monde qu’ils étaient "très fiers de leurs actes et qu’ils suivaient les ordres", résume Hen Feder, le porte-parole de l’ambassade d’Israël en France.

A lire aussi : DOSSIER. Projection du film des attentats du 7 octobre à l'Assemblée : la France face à la guerre des images Israël-Hamas

Dans la salle de cinéma du Centre d’art et de culture juive de Paris, cinquante journalistes français triés sur le volet l’écoutent en silence. Il a fallu montrer patte blanche pour entrer dans le bâtiment hypersécurisé depuis les attentats de 2015. Interdiction d’enregistrer. La tension est palpable. Sur les centaines d’heures de vidéos saisies sur les Go Pro des terroristes comme sur les téléphones portables des victimes et les caméras de vidéosurveillance, l’armée israélienne n’a extrait que 43 minutes. "Ce n’est pas moi qui ai pris la décision, précise Hen Feder, c’est Tsahal." Une censure destinée à protéger les proches des victimes, nous dit-on.

A lire aussi : Film des attentats du Hamas : 43 minutes d’images déjà projetées dans plusieurs pays

Le noir se fait. Des terroristes entassés à l’arrière de pick-up apparaissent sur l’écran. Ils franchissent la frontière de Gaza aux cris d’Allahou akbar, index tendu vers le ciel comme pour prendre Dieu à témoin, ce qu’ils ne cessent de faire à chaque rafale.

Des vagues de terroristes

À Sdérot, sur les lieux de la rave party où tant de jeunes ont perdu la vie comme à Be’erit, le kibboutz martyr, on voit les terroristes déferler par vagues, à moto ou en voiture. Le souffle court des terroristes prêts à tirer au moindre mouvement dit la tension au début de l’attaque. Personne ne doit en réchapper, au moins dans un premier temps. Un terroriste tire dans les pneus d’une ambulance garée sous un porche. Un autre s’avance vers une maison endormie, passe devant la balançoire des enfants ; ça bouge à l’intérieur. Il met le feu à la maison. 

Brûler les victimes, la consigne semble avoir été passée à tous les attaquants, tant le nombre de corps carbonisé est important sur les images. Comme si ça ne suffisait pas, un des terroristes cherche à décapiter un homme déjà mort à coups de pelle. Il abandonne à la quatrième tentative. Ailleurs, un groupe débusque une femme cachée sous un bureau. Sa vie s’arrête là.

Mais ce qui frappe surtout dans cette vidéo, ce sont les ordres qui fusent à intervalles réguliers. "Malek, prends une photo de leur tête pendant que les gars jouent avec eux au sol", lance un des responsables du massacre. "Envoie-le en direct Hamza, tournez une vidéo. Ici aussi, une vidéo." Et quand le plan est mauvais… "Ecoute, je veux refaire la vidéo !" Plus loin, "Yassin, prend une photo, prend une photo ! Prends une photo, salaud !" Salaud, mais fier ! Tel est aussi le message que veut faire passer Tsahal.

Dans ce film qui permet d’apercevoir 138 des 1 200 victimes du 7 octobre, les selfies vidéos de terroristes tout sourire devant les corps suppliciés ne manquent pas. Certains sont envoyés à leur famille. Un jeune se vante : « Je vous jure devant Dieu, j’ai tiré sur un soldat. » Un autre appelle son père : "Papa, je suis à Miflasim. Regardez votre WhatsApp. […]. Allah est grand ! Je parle depuis le téléphone d’une femme juive. Je l’ai tuée, elle et son mari. Dix à mains nues, papa ! Papa, regarde WhatsApp ; comment je les ai tués […]. Leur sang est sur mes mains." À l’autre bout du fil, sa mère entend la conversation sur haut-parleur et pleure. Il veut la rassurer ; "ton fils est un héros" ! Sur tous les visages, la même excitation.

Immortaliser l'histoire

Le contraste est énorme avec les visages d’Israéliens terrifiés qui tentent de se cacher dans les moindres recoins. En vain. Eux aussi ont immortalisé l’histoire à leur corps défendant, téléphone en main.

A lire aussi : Guerre Israël - Hamas : Pour "témoigner de l'indicible", le film des massacres du Hamas en Israël va être projeté à l'Assemblée nationale

Des images bien souvent envoyées à leurs proches en Israël, les terroristes cherchant à nourrir la haine dans le camp d’en face en leur montrant les supplices infligés aux victimes. Le piège est machiavélique. Tsahal avait-il d’autres choix que tomber dedans ? Diffuser ces images est sans doute sa façon de dire non et de justifier une réponse qu’il estime proportionnée face à la barbarie. Un cycle infernal qui devra bien s’arrêter un jour, mais quand ?

Au centre culturel juif de Paris, les lumières se rallument. Silence dans la salle. Sensation d’avoir reçu un coup de poing à l’estomac. Comment mettre des mots sur l’innommable ?


La dépêche jeudi 16 novembre 2023, Sainte Marguerite

ENTRETIEN. Guerre Israël-Hamas : images trafiquées, vidéos truquées…

"La propagation des fausses informations est sans précédent"

Depuis les attaques du Hamas en Israël le 7 octobre dernier, les réseaux sociaux ont été inondés d'images violentes et parfois trafiquées. Face à leur prolifération "massive", Jean-Claude Goldenstein, spécialiste des fake-news, en appelle à "un suivi renforcé" de certaines plateformes. Entretien.

Ce mardi est diffusé à l'Assemblée le film des massacres du Hamas du 7 octobre. Que dit cette projection de la guerre des images à laquelle se livrent les deux partis ?

On peut voir dans ce film atroce une manière pour Israël de riposter à l'afflux de vidéos et d'images diffusées par le Hamas depuis les attaques du 7 octobre. Si l'on revient au mois dernier, il est impressionnant de voir à quel point les terroristes et leurs supports dans plusieurs états avaient planifié leur offensive médiatique, à grands coups de clichés truqués. Il y a d'abord eu ces images d'hélicoptères abattus, dont on a vite compris qu'elles provenaient du jeu vidéo Arma 3, puis ces séquences durant lesquelles on voyait des centaines de soldats israéliens fuir dans un mouvement de panique, évacuation d'une base aérienne qui là encore était largement antérieure aux attaques. Plus récemment, le Hamas a même tenté de faire croire à une hospitalisation de Netanyahu...

Plus que jamais, la prolifération de ces fake-news se fait à vitesse grand V...

En effet : selon les recherches que nous avons menées chez CREOpoint, le nombre de fausses informations sur le conflit a été multiplié par 100 depuis les attaques du 7 octobre par rapport au reste de 2023. Par ailleurs, la rapidité avec laquelle elles se diffusent et l'émotion qu'elles entraînent est sans précédent. Chez CREOpoint, nous n'avons vu ça ni avec les antivax, ni avec la guerre en Ukraine, ni même avant l'élection de Donald Trump.

Concrètement, de quoi parle-t-on lorsqu'il est question de fake-news liées au conflit ?

La plupart du temps, il s'agit de vidéos ou d'images soit totalement truquées, soit anciennes, soit sorties de leur contexte, soit carrément manipulées par intelligence artificielle. Tout ceci entretient la radicalisation, la haine, la violence, l'islamophobie et l'antisémitisme.

Selon vous, le nœud du problème réside d'abord dans le fonctionnement des réseaux sociaux...

Le modèle économique de ces plateformes – américaines ou chinoises – repose sur l'idée selon laquelle les contenus choquants attirent davantage l'attention et donc les recettes publicitaires. Au-delà de cela, certains réseaux sociaux ont attisé le feu : si on prend l'exemple de X (ex-Twitter), on a vu Elon Musk recommander à ses 160 millions d'abonnés de se renseigner sur le conflit par l'intermédiaire de deux comptes, notoirement connus pour leurs rôles dans la désinformation et dans l'antisémitisme. Sur X, il y a également ce nouveau système de "notes de la communauté", qui permet à tout un chacun de commenter des faits, et qui se transforme finalement en café du commerce plutôt qu'en débat de vrais experts sur la véracité. TikTok, enfin, est accusé de propager des vidéos pro-terroristes...

À moins d'amendes conséquentes, on peut craindre que le règlement européen sur les services numériques, qui vise à encadrer les activités de ces réseaux sociaux, n'y change finalement pas grand-chose. Il faut tendre vers une plus grande régulation de ces plateformes, d’autant plus que la France risque d'être elle-même la cible de fausses vidéos nocives à l'occasion des Jeux Olympiques. Il faudra pouvoir réagir rapidement et contenir cette désinformation.

« Les massacres et les images de massacre. Celles qu’on masque, celles qu’on diffuse », par Anne Sinclair

Publié le 24 octobre 2023 dans l'OBS

Les nazis craignaient que notre révulsion à la vue de l’extermination à laquelle ils se livraient, ne soulève les peuples, et ils l’ont maquillée, dissimulée, y compris pour les générations futures. Ils n’ont pas laissé de traces des chambres à gaz, seulement des ruines, à Birkenau ou Treblinka. Pas non plus de films des exactions des Einzatzgruppen,seulement des photos dérobées aux tueurs. Parce qu’ils savaient que nous ne pouvions pas regarder le mal en face sans être saisis d’un effroi mortel, et d’une rage sans pareille.

Lors du pogrom du 7 octobre, les barbares du Hamas ont poursuivi exactement l’objectif inverse : qu’on soit témoin de l’atrocité de leurs crimes, que les familles des victimes voient l’épouvante sur le visage de leurs proches torturés. Qu’elles regardent les bébés massacrés, les familles suppliciées, les enfants enlevés.

Les terroristes voulaient allumer un tel sentiment de vengeance dans l’opinion israélienne, que Tsahal ne puisse faire autrement qu’entrer dans Gaza et déclencher tellement de morts, en combattant, que le monde se soulèverait non pas contre leur barbarie à eux, mais contre ces « criminels » d’Israéliens coupables de tuer sans pitié, femmes et enfants.

Ils l’ont fait aussi par pur sadisme, pour atteindre les profondeurs de l’âme d’Israël, en piétiner l’essence, faire comprendre aux juifs du monde entier que le refuge possible après deux mille ans d’errance n’était peut-être qu’un mirage provisoire. Et que la haine du juif était plus que jamais là.

Nul doute que ces images, si elles avaient été largement diffusées, auraient ébranlé toutes les mères du monde arabe qui n’auraient pas supporté de voir l’impensable commis en leur nom. Ils les ont réservées aux familles des victimes et aux dirigeants du Hamas qu’on a vu, à l’abri à Doha, se prosterner de joie devant l’écran où s’étalaient leurs crimes.

Mais ces images, nous ne les avons pas montrées. Le faire nous aurait mis au niveau de ceux que nous combattons, qu’ils soient les assassins de Samuel Paty, de Dominique Bernard, des journalistes de « Charlie », des jeunes gens du Bataclan, ou des familles juives d’Israël.

En revanche nous voyons tous les jours les images de Gaza, de ces malheureux sous les bombardements, certes ciblés mais qui touchent évidemment des civils innocents. La vision du désastre humanitaire de ces familles réfugiées au sud, victimes et otages elles aussi du Hamas – oui, otages, répétons-le pour ceux qui ont du mal à l’entendre – nous étreignent, même si l’anti-israélisme ambiant les empêche de reconnaître qu’aucune autre armée au monde ne préviendrait à l’avance de ses attaques.

Les hommes et femmes de bonne foi savent que l’histoire tragique de deux peuples est enchevêtrée entre l’indifférence des pays arabes qui n’ont rien à faire d’un Etat palestinien, et l’incurie d’Israël qui, depuis Oslo et Taba, n’a rien fait et rien voulu faire pour qu’une Autorité palestinienne ait à la fois crédit et légitimité pour construire un Etat. Le gouvernement de Netanyahou a considérablement aggravé la situation. Tout en mettant en danger la sécurité de son pays, il a trouvé habile de renforcer le Hamas pour diviser les Palestiniens. Ah le beau calcul ! Une politique « imbécile » a cinglé Elie Barnavi dans un papier sans appel.

L’effroi désormais nous saisit devant la perspective doublement meurtrière d’une entrée des troupes israéliennes dans Gaza : pour la population civile demeurée au nord du territoire, ensevelie sous un déluge de feu ; pour les jeunes de Tsahal pulvérisés par les pièges, les mines, l’armée souterraine des terroristes.

Alors, j’avoue, j’en ai assez. Assez des manifestants qui auraient pu défiler silencieux pour demander la libération de nos otages, mais qui ont hurlé « Allah Akbar » place de la République, à l’endroit même où nous avons pleuré les victimes de 2015, assassinées par la même soif de mort ! Ce cri n’est plus un acte de foi mais un cri de guerre. Celui des frères Kouachi, comme du Tchétchène d’Arras.

Assez des politiques qui ont lâchement refusé de condamner comme terroriste le pogrom du 7 octobre. Mais où est donc passée leur humanité ?

Assez d’un leader qui s’est déconsidéré par ses tweets, aux mots soigneusement pesés et aux sous-entendus ambigus, où il distingue le peuple français – dont il est – de ceux qui n’en font pas partie – dont la présidente de l’Assemblée nationale – accusée de surcroît d’« encourager le massacre » ! Mais comment ose-t-on après se regarder dans la glace ? Tout ceci pose définitivement question. On a plus que jamais envie d’entendre Sophia Aram quand elle affirme avec force : « Ce n’est pas moi qui ai changé, c’est la gauche ».

Témoignages pris sur Facebook

‼️����Bénévole au sein d'une organisation appelée Zaka, Nachman Dyksztejna, un Ukrainien-Israélien, a été envoyé sur plusieurs lieux du massacre, notamment sur le site du festival Nova et dans plusieurs kibboutz. Voici une partie de son témoignage :
« Au kibboutz Be'eri, j'ai vu les corps de deux femmes, les mains et les jambes attachées à un lit. L’un de ces corps que nous avons trouvé a été terrorisé sexuellement avec un couteau enfoncé dans son vagin et tous ses organes internes lui ont été retirés. Après avoir brutalement violé ces femmes, le Hamas a fait exploser la maison sur elles, nous les avons donc retrouvées sous un tas de pierres.
« Les mini-abris disséminés depuis le site du parti Nova jusqu'à la route 34, abris qui avaient été cambriolés, étaient remplis de tas de femmes. Leurs vêtements étaient déchirés sur la partie supérieure, mais leurs fesses étaient complètement nues. Des tas et des tas de femmes, de cadavres, allongés de cette façon. Lorsque vous regardiez leurs têtes de plus près, vous pouviez voir qu’une seule balle avait été directement tirée dans le cerveau de chacune.

Aline Paty
Hier vers chai plus quelle heure, l’alarme (3x������) a retenti, c’est devenu une vieille copine, le rituel est là:
- écroulée comme une larve (j’avoue devant la TV en train de regader Bridget jones),
- je me leve en bougonnant, que j’en ai ras-la-patate,
- mettre sur pause le film, pcq je ne veux rien louper du film que j’ai déjà vu, - toujours en short, il fait encore 28 degré, j’ai mis sur la porte , mon unique robe de chambre avec la clé dans la poche, que j’enfile
- j’ai regardé on a 2-3 minutes pour se « mettre à l’abri » …
Et c’est débraillée que j’arrive sur le palier….dans l’escalier
L’escalier devenu notre deuxième appartement.
Dans l’escalier, nouveau rituel, on se retrouve entre voisins,
Le couple depuis 151 ans au moins à deux, tremblotants, en pyjama, elle est chemise de nuit …ils se sont levés du lit…
Les enfants qui eux aussi devaient dormir, en pyjama, la grand-mère aussi en robe de chambre (faudra que je pense à investir dans un pyjama)
On se salue rituellement, ca va ? Ca va ?
Bref, tout ce petit monde éparpillé entre l’escalier, le palier, à se demander quand tout cela va bien vouloir finir ….
Bref, une fois les « boum ��boum ��boum��» entedus, les enfants toujours un peu hébétés…
On attend….
Et las
On rentre….
« Bonne nuit »
A Ashkelon c'est 18 secondes.
A ces secondes en pleine nuit, il faut déduire le temps de réaction pour se réveiller en entendant (ou pas bien) la sirène..
Conclusion.Dans le sud il est recommandé d'avoir une condition physique irréprochable et surtout d'avoir une bonne audition.��

Janine Houri
Le frère d abigail
Ne peut plus parler depuis le 7
Il a vu ses parents abattus sous ses yeux

https://www.youtube.com/watch?v=DQPldjQsX8k

Par Nicolas Guarinos dans le point

La guerre entre Israël et le Hamas s’invite à la marche contre les violences faites aux femmes

Lors de la marche parisienne du 25 novembre, un collectif a dénoncé le silence du milieu féministe sur les crimes sexuels du Hamas. Mais la foule semblait acquise à la cause palestinienne. Publié le 25/11/2023 à 22:51

Drapeaux, camions, haut-parleurs… Sur la place de la Nation, à Paris, tout annonce le départ imminent de la marche. Comme chaque année, depuis 2018, des milliers de personnes s'apprêtent à défiler, à l'occasion de la journée contre les violences faites aux femmes. Ils répondent aux appels du principal collectif féministe français, Nous Toutes, et à ceux de nombreuses autres organisations diverses (notamment Femen, Fage, Attac et CGT).

À l'écart des autres manifestants, une centaine de personnes se sont rassemblées devant un café. Habituées des manifestations féministes pour certaines, moins pour d'autres, toutes sont là pour la même raison : interroger le silence assourdissant du milieu féministe français au sujet des crimes sexuels perpétrés par le Hamas, il y a un mois et demi. Le 7 octobre, des centaines de soldats du Hamas ont attaqué le sud d'Israël, faisant plus de 1200 morts. Mais aussi des viols de femmes et filles israéliennes, parfois sous les yeux de leurs familles.

Les organisations féministes sont restées longtemps silencieuses à ce sujet. La Fondation des femmes a attendu jusqu'au 10 novembre pour condamner – « sans réserve » - les crimes sexuels commis par le Hamas. De son côté, Nous Toutes a posté un message sur son compte Instagram, le 26 octobre, pour appeler au cessez-le-feu, donner un bilan des victimes à Gaza et dénoncer « les conséquences de la colonisation » sur les civiles. Sans un mot sur les crimes sexuels du Hamas. Un silence épouvantable.

Remontés contre ce parti pris, une dizaine d'anciens militants de l'Union des étudiants juifs de France et de SOS Racisme ont décidé de monter un collectif. « Nous sommes là pour dire, “femmes juives, on vous croit” », explique Sarah, qui ne souhaite pas donner son nom. Cette cheffe d'entreprise de 38 ans est porte-parole de l'action qui doit se tenir en marge de la marche, et pour laquelle attend une centaine de personnes. «

On veut aussi obliger les associations féministes à tous se positionner clairement. Qu'elles disent soit : « les femmes juives ne sont pas des victimes comme les autres» ; soit : «oui, nous condamnons les féminicides menés par le Hamas ». »

Le discours consistant à renvoyer dos à dos victimes israéliennes et palestiniennes insupporte Sarah : « au contraire des Israéliennes, les Palestiniennes n'ont pas été visées parce qu'elles étaient précisément des femmes – ce qui n'enlève rien au fait que ce sont de tristes victimes. » Elle poursuit : « aujourd'hui, les mouvements féministes ont peur de déplaire à un public acquis à l'idéologie de l'anticolonialisme. Et l'État d'Israël est, selon cette idéologie, le dernier bastion du colonialisme par les Blancs. En conséquence, ces mouvements n'osent plus défendre les droits des femmes Juives. »

De nombreuses femmes et hommes sont venus rejoindre le collectif, partageant le même constat d'un silence épouvantable. Comme Michèle Fitoussi, ancienne éditorialiste au magazine féminin Elle. Durant 30 années, elle a pris la plume pour soutenir toutes les victimes de viols. Qu'elles soient afghanes, congolaises, bosniaques… « Aujourd'hui je suis sidérée par le silence des féministes, en particulier des jeunes. » Un silence complice L'ex-éditorialiste ne mâche pas ses mots au sujet d'une de ses consœurs. « Mona Chollet, c'est la haine des Juifs ! » Cette journaliste suisse s'est fendue, le 9 octobre, d'un tweet de reproche à Libération. Le quotidien faisait sa une sur le pogrom du 7 octobre. « Vous êtes au courant qu'il y a aussi des centaines de tués côté palestinien, @Libé ? Des familles entières massacrées ? Pas la bonne couleur de peau, peut-être ? », a raillé Mona Chollet. « On croit rêver ! », s'exclame Michèle Fitoussi. « J'ai vu très peu d'empathie à gauche, alors que je suis de gauche ! », regrette-t-elle.

Judith Rogoff, amie de Michèle Fitoussi, est encore très secouée. Cinq minutes avant, elle a eu, dans le métro, une conversation avec une femme qui se rendait, comme elle, à la marche. « Elle affirmait que les crimes sexuels du Hamas ne sont qu'une invention d'Israël. Invention relayée par les chaînes de télévision françaises ! Elle se serait renseignée sur Internet ! » Judith est d'autant plus choquée qu'une grande partie de sa famille est morte durant l'Holocauste. À 14 heures, le collectif déploie sa banderole – « Violées, mutilées, tuées par le Hamas. Qu'attendez-vous pour condamner et agir ? ». Les manifestants scandent des slogans : « Associations, réveillez-vous ! » le 7 octobre n'est pas tabou ! », et « Nous sommes fortes, nous sommes fières, nous sommes juives et en colère ».

Répétant ces refrains, le cortège entame un tour de la place de la Nation. Il passe devant celui d'Europalestine, dont les membres sont venus nombreux. Beaucoup de drapeaux vert, rouge et noir s'agitent. Des militants de cette association pro-Palestiniens se mettent à huer. « Ce sont les sionistes », explique un jeune homme, avec une étiquette NPA collée sur son sweat-shirt à la jeune fille à côté de lui.

Le défilé continue et arrive à hauteur d'un groupe de jeunes masqués menaçants qui se signalent par un drapeau « Paris Antifa ». Une brève bagarre démarre entre deux membres des deux groupes, vite séparés.

Le cortège finit son tour de la place et s'immobilise, tout en continuant ses chants. « Féministes, votre silence vous rend complices. » « LGBTQ, avec le Hamas vous seriez pendus. » Plusieurs petits groupes de CRS se positionnent autour des militants pour les protéger.

Pas très loin, une étudiante parisienne de 24 ans et sa mère, venues aux appels d'Urgence Palestine et de Nous toutes. Toutes les deux sont dans l'incompréhension. « Pourquoi crient-ils qu'ils vont “pendre le Hamas et les LGBTQ” ? C'est incroyable de dire une chose pareille ! »

La jeune femme, calme et posée, dit par ailleurs “ne pas avoir vu les preuves” des crimes sexuels commis le 7 octobre. Elle montre un individu avec un keffieh. « Regardez, les policiers le fouillent. À côté de ça, ils laissent tranquilles tous ces individus masqués qui ouvrent le cortège, et dont on ne connaît ni l'identité ni le rôle ! Vous trouvez cela normal ? »

Enjeux de sécurité

« C'est notre service d'ordre, chaque association possède le sien, explique Sarah. On a de la chance, on a aussi quatre cars de CRS venus nous protéger. » Et selon leurs ordres, le cortège va devoir attendre un bon moment. « Ils nous ont dit d'attendre que le gros de la marche ait bien avancé, afin qu'on ne se retrouve pas à défiler trop proche d'eux. C'est trop dangereux pour nous. » Mais le collectif attendra ce qu'il faut. « On refuse de leur laisser la rue ! »

Qui dit que le Hamas ne représente pas les Palestiniens ?

par  7 novembre 2023 Gatestone Institut

Traduction du texte original: 
Who Says Hamas Does Not Represent The Palestinians?

Le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, n'a pas condamné les atrocités commises par le Hamas le 7 octobre. Le silence d'Abbas est une virulente approbation du massacre de sang-froid de centaines et de centaines d'Israéliens. Ne nous y trompons pas : le Hamas et Abbas représentent à eux deux une majorité de Palestiniens qui ont pour objectif d'assassiner les Juifs et de détruire Israël.

Photo : Abbas (à droite) et le chef du Hamas Khaled Mashaal se rencontrent le 24 novembre 2011 au Caire, en Égypte, dans une tentative de « réconciliation ». (Photo de Mohammed al-Hams/Bureau de Khaled Mashaal via Getty Images)

 

A plusieurs reprises depuis le massacre du 7 octobre, le président américain Joe Biden a déclaré que le Hamas ne représentait pas l'ensemble du peuple palestinien. « Je pense qu'Israël comprend qu'une importante partie du peuple palestinien ne partage pas les opinions du Hamas et du Hezbollah », a déclaré Biden à CBS.

Le secrétaire d'État américain Antony Blinken, a également déclaré au roi Abdallah de Jordanie et au président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas que le Hamas ne représentait pas le peuple palestinien. Au téléphone, Blinken a renouvelé à Abbas, « le soutien permanent des États-Unis au peuple palestinien », précisant que « les terroristes du Hamas ne représentent ni les Palestiniens, ni leurs aspirations légitimes à l'autodétermination et à un régime de dignité, de liberté, de sécurité et de justice », selon un compte rendu verbal du Département d'État.

La conviction de l'administration Biden que le Hamas est un groupe terroriste insignifiant qui ne bénéficie pas du soutien de la grande majorité des Palestiniens n'est pas seulement fausse ; elle est surtout dangereuse. La réalité prouve au contraire que le Hamas est porté par une portion significative de la population palestinienne.

Cette gênante réalité est étayée par tous les sondages du Centre palestinien de recherche sur les politiques et les sondages (PSR), ainsi que par les résultats des élections au Conseil législatif palestinien, aux conseils universitaires étudiants et aux syndicats professionnels. Les manifestations et rassemblements de masse en faveur du Hamas avant et après le carnage du 7 octobre au cours duquel les terroristes du Hamas ont assassiné plus de 1 400 Israéliens et en ont blessé plus de 4 000, représentent une preuve supplémentaire du soutien populaire au Hamas.

Le mois dernier, un sondage PSR a révélé qu'en cas de nouvelles élections présidentielles, le chef du Hamas, Ismail Haniyeh, serait élu avec 58 % des voix contre 37 % pour Mahmoud Abbas. Ce même sondage indiquait que 58 % des Palestiniens soutiennent la « lutte armée » (terrorisme) contre Israël. Un peu plus du quart des Palestiniens (27 %) pense que le Hamas est le meilleur représentant du peuple palestinien et le plus apte à le diriger, tandis que 24 % penchent pour le Fatah d'Abbas (qui dirige la Cisjordanie) ; néanmoins, 44 % des personnes interrogées affirment que les deux mouvements sont indignes de toute fonction de représentation et de direction.

Un autre sondage PSR, publié en juin, a révélé que 66 % des Palestiniens sont persuadés qu'Israël ne célébrera pas son 100eme anniversaire. Plus de la moitié (51%) pense même que le peuple palestinien sera en mesure de « récupérer la Palestine dans le futur » (c'est-à-dire de détruire Israël). En d'autres termes, une majorité de Palestiniens partage le désir du Hamas d'éliminer Israël, comme il est écrit dans la charte de 1988 du groupe terroriste. Le sondage montre également que 71 % des Palestiniens soutiennent la formation de groupes armés pour assassiner des Israéliens.

Au cours des derniers mois, les étudiants affiliés au Hamas ont remporté les élections dans deux grandes universités palestiniennes de Cisjordanie. À l'Université An-Najah de Naplouse, le Bloc islamique du Hamas a remporté 40 sièges au conseil étudiant contre 38 pour les loyalistes Abbas/Fatah. À l'université de Birzeit, près de Ramallah, la capitale de facto des Palestiniens, le bloc islamique Wafa, affilié au Hamas, a remporté la majorité des sièges du conseil étudiant (25 sur 51). Au début de l'année, le bloc étudiant du Hamas a également remporté la majorité des sièges à l'Université polytechnique palestinienne d'Hébron.

Selon Middle East Eye :

« Les élections de Birzeit et d'An-Najah sont considérées comme un baromètre politique de la Cisjordanie. Les résultats reflèteraient l'état d'esprit général de la société palestinienne, donneraient une indication de ses sentiments envers l'Autorité palestinienne et éclaireraient les orientations des électeurs en cas d'élection dans le futur. Mais faute d'élections à horizon rapproché, les élections étudiantes sont analysées comme un « test de mesure de l'opinion publique »...

En 2021, Abbas a annulé les élections qu'il avait convoquées pour la présidence et le Parlement de l'Autorité palestinienne. Sans doute avait-il pris conscience que sa faction, le Fatah, était sur le point de perdre les élections face au Hamas, comme lors des législatives de 2006. « La décision d'annuler les élections découlait des fortes inquiétudes de toutes les factions du Fatah face à une éventuelle victoire du Hamas », a déclaré le Dr Ido Zelkovitz, chef du département d'études sur le Moyen-Orient au Collège universitaire de la vallée de Jezreel en Israël.

« Les divisions au sein du Fatah et les rivalités personnelles au sein de chaque faction contrastaient avec le front uni présenté par le Hamas. Pour éviter une embarrassante défaite, Abbas a choisi de retarder les élections, accusant Israël d'avoir [prétendument] empêché le vote en refusant d'autoriser la participation des résidents de Jérusalem-Est. »

En 2006, le Hamas a magistralement remporté les élections législatives. Sur les 132 sièges du Conseil législatif palestinien, le Hamas en a remporté 76, contre 43 pour le Fatah.

Contrairement à Biden et Blinken, Abbas sait que le Hamas est le représentant effectif d'une partie importante de la population palestinienne. Et contrairement à Biden et Blinken, Abbas a été témoin direct des manifestations pro-Hamas en Cisjordanie. Notamment celles qui ont eu lieu à quelques kilomètres de son bureau, à Ramallah, au lendemain du massacre de femmes, d'enfants et de personnes âgées israéliens, le 7 octobre. Contrairement à Biden et Blinken, Abbas a également été témoin de l'émergence de nombreux groupes terroristes affiliés au Hamas en Cisjordanie au cours des deux dernières années. Ces « Bataillon de Jenine » et autres « Cour des Lions »... ont tué et blessé des dizaines d'Israéliens depuis le début de cette année.

Abbas et ses responsables savent parfaitement que le Hamas n'a rien d'un mouvement extraterrestre venu de Mars. « Le Hamas fait partie intégrante du peuple palestinien », a-t-il déclaré en 2014. Hanan Ashrawi, ancien responsable de l'OLP, a également reconnu l'importance du Hamas dans la société palestinienne :

« Le Hamas fait partie intégrante du peuple [palestinien] et constitue l'une de ses composantes nationale et sociétale. »

Si, le Hamas ne représente pas les Palestiniens comme l'affirment Biden et Blinken, d'où sont sortis ces centaines de milliers de Palestiniens qui, l'an dernier, ont commémoré le 35e anniversaire de la fondation du mouvement ? Comment expliquent-ils aussi que des centaines de Palestiniens de la bande de Gaza se soient joints aux terroristes du Hamas qui ont attaqué les villages israéliens proches de la bande de Gaza ?

En affirmant que le Hamas ne représente pas les Palestiniens, Biden et Blinken sous entendent qu'Abbas et l'Autorité palestinienne sont les seuls représentants légitimes des Palestiniens. Il convient de rappeler au président américain et à son secrétaire d'État, qu'Abbas en est désormais à la 18ème année de son mandat de quatre ans. Abbas a été élu en 2005 et depuis lors, les Palestiniens n'ont plus jamais organisé d'élections présidentielles. Le dernier sondage PSR a même montré que 78 % des Palestiniens n'ont pas confiance en Abbas et souhaitent sa démission.

L'administration Biden ment ou se trompe lorsqu'elle affirme que la plupart des Palestiniens sont opposés au Hamas et qu'Abbas, président de l'Autorité palestinienne, qui salarie les terroristes chaque fois qu'ils assassinent des Juifs, est un « partenaire de paix ». Cette présentation déforme complètement la réalité.

Récemment, Abbas a aussi rappelé publiquement qu'il était antisémite et négationniste. Le 24 août lors d'une réunion du Fatah à Ramallah, Abbas a déclaré :

« Ils disent qu'Hitler a tué les Juifs parce qu'ils étaient juifs et que l'Europe détestait les Juifs parce qu'ils étaient juifs. Ce n'est pas vrai. On sait aujourd'hui que [les Européens] ont combattu [les Juifs] à cause de leur rôle social, et non de leur religion. ... Les [Européens] se sont battus contre ces gens en raison de leur rôle social lié à l'usure, à l'argent, etc.

Quand Biden et Blinken comprendront-ils que rien ne différencie les dirigeants meurtriers du Hamas de l'antisémite Abbas ? Certes, Biden et Blinken savent qu'Abbas n'a pas condamné les atrocités commises par le Hamas le 7 octobre. Le silence d'Abbas est même une vibrante approbation du massacre de sang-froid de centaines et de centaines d'Israéliens. Ne nous y trompons pas : le Hamas et Abbas représentent à eux deux une majorité de Palestiniens dont l'objectif est d'assassiner les Juifs et de détruire Israël.

Bassam Tawil est un Arabe musulman basé au Moyen-Orient.

Mon article d'aujourd'hui dans le journal Haaretz répond à des gens qui croyaient que l'occupation prendrait fin, mais après le 7 octobre, j'ai écrit des articles critiquant ceux qui ne croyaient plus en une solution possible.
Sur Haaretz, j'ai précisé les positions avec les quelles je suis d'accord ou non, mais en maintenant une base de dialogue dans ces circonstances difficiles.

Je refuse de « devenir modéré »

Sept millions de Juifs et sept millions de Palestiniens ne vont nulle part. Les destins des deux nations sont entrelacés, et nous n'avons pas d'autre choix que de trouver une solution où les deux nations peuvent vivre une vie normale ici, côte à côte. Nous devons comprendre qu'il n'y a pas d'autre moyen que le chemin de la paix. C'est le vrai programme. (le traducteur automatique écrit "montage")

Ayman témoigne* Pris sur la page Facebook d'Ayman Odeh, député arabe israélien, texte en arabe, traduit en français automatiquement, et corrigé comme j'ai pu des fautes évidentes de traduction !
Le traducteur parlait de personnes "sobres", j'ai remplacé par "modéré" qui est plus compréhensible, j'ai été amené à prendre des libertés avec le texte pour le rendre intelligible. Si des arabophones remarquaient des erreurs dans mon interprétation de la traduction automatique de google, je leur serais reconnaissant de me les signaler.

***

Au cours du mois dernier, j'ai entendu beaucoup de monde me demandant de me
"modérer". Après l'horrible massacre des habitants du sud d'Israël et la guerre qui l'a suivi, il faut tenir une calculatrice dans la main et avoir un cœur de fer pour calculer sans larmes le nombre de victimes, l'énorme perte en vie humaine, les espoirs et rêves en hébreu et en arabe qui se sont évaporés en un instant.

Il est difficile, très dur, d'échapper aux appels croissants des gens qui voient maintenant la réalité " telle qu'elle est" et "comprennent" - enfin - qui sont les "Arabes" qui vivent ici dans la région. Ils expliquent - certains d'entre eux encore avec hésitation - que tous ces discours sur "paix" et "justice" peuvent convenir aux gentils en Europe, mais pas à nous, les Juifs, qui vivons leur vie au Moyen-Orient.

Ces "modérés" savent déjà que l'idée pour laquelle nous nous battons depuis de nombreuses années est irréaliste. Ils se sont « réveillés » de l'illusion, et déclarent maintenant : « deux pays c'est mauvais, et s'il vous plaît, ne discutons pas de l'avenir dans ces jours de guerre. Plus tard, nous discuterons du " lendemain".»
Pendant ce temps Gaza brûle, et au diable ce mot "paix".

Je ne suis pas capable de me réveiller et d'oublier la possibilité d'appeler la paix. Même après le 7 octobre, ma croyance n'a pas changé que la solution à deux États n'est pas seulement la solution la plus juste, ce qui est la base la plus solide, la plus humaine mais aussi la seule solution réaliste. Je reviens et rappelle à mes amis, juifs et palestiniens ensemble, que quiconque pense que la souffrance d'un enfant de Gaza n'est pas différente, même d'un gramme, de celle d'un enfant dans un kibboutz autour de Gaza. Il faut le crier à chaque coin de rue : deux pays, c'est la seule solution. On a plus de temps à perdre.

Le sort des palestiniens et des israéliens s'entremêlent

Le plus révoltant, ce n'est pas qu'on néglige l'aspiration à la paix, mais qu'on ne comprenne pas que le sort des Israéliens et des Palestiniens s'entremêlent les uns aux autres.

Pour mes amis juifs, il est important pour moi de faire remarquer que le groupe de juifs "modéré" depuis le mois dernier rejoint un grand groupe de Palestiniens "modéré" (en Israël et à l'extérieur), qui affirment depuis de nombreuses années que l'occupation ne prendra jamais fin en prenant pour exemple la composition du gouvernement israélien.

En effet oui, ils m'appellent aussi à "modérer" mes illusions sur la fin de l'occupation et le partage du pays. Vraiment, comment est-il possible de ne pas se "guérir" de l'illusion d'une possible vie commune, quand un ministre au gouvernement explique qu'il serait souhaitable de lâcher une bombe atomique sur mon peuple à Gaza ?

Je refuse d'abandonner l'espoir de vivre ensemble, malgré les crimes qui ont été commis contre les arabes d'Israël en 1948 et qui continuent aujourd'hui

Mais je refuse de me réveiller du rêve de vivre ensemble. Je ne me modére pas, même si j'ai lu dans le livre de Benny Morris, "La naissance du problème des réfugiés palestiniens 1947-1949", comment des centaines de milliers de mon peuple ont été expulsés de force pendant la Nakba ; je ne me modére pas non plus quand je regarde les photos de Haïfa, ma ville, après 1948, et je vois comment ils ont pillé et détruit au sol les maisons de ses résidents arabes pour qu'ils n'y retournent pas. (Lire à ce sujet dans le livre de l'historien Adam Raz, "Vol de propriété arabe". Je ne me modére pas même quand je lis comment les champs et les plantations ont été détruits et brûlés pour empêcher les Palestiniens de retourner dans leurs villages. Je refuse de dessoûler même après avoir visité des endroits où des crimes de guerre et des massacres contre les Palestiniens ont été commis au fil des ans.

J'ai refusé de dessoûler même quand j'ai assisté aux derniers événements du Memorial Day le 29 octobre pour le massacre de Kfar Kassem, et quand j'ai lu en détail dans le livre de Raz, « Kfar Kassam Massacre a Political Biography », ce qui s'est caché derrière le massacre. Je refuse de dessoûler quand je parle aux réfugiés déplacés pendant la guerre de 1967' des foyers où ils ont vécu pendant des générations, et sont revenus à Nasara ; je refuse toujours de me réveiller quand je rencontre les victimes de la première Intifada, et de la deuxième, qui a fait des milliers de victimes.

Je refuse de dessoûler même si j'ai appris des tentatives d'empoisonnement des puits d'eau dans des villages arabes (voir les recherches de Benny Kader et Maurice, publiées l'année dernière), sur le viol de femmes palestiniennes (exemple « l'affaire Nirim »), sur la politique d'ouverture du feu que peu critiquent, et sur l'absence de poursuites judiciaires contre les soldats pour de nombreux crimes de guerre qui ont été commis.

Je refuse de dessoûler quand je vois les actions du gouvernement israélien dans les territoires occupés : comment il pille les terres, les ressources naturelles, comment il abuse des Palestiniens impuissants, comment il permet aux colons de faire tout ce qu'ils peuvent, et la liste, malheureusement, continue.

Beaucoup se sont trompés. « Nous ne nous sommes pas trompé ». Les militants de la paix qui ont perdu leurs proches montrent le chemin.

Nous devons formuler une nouvelle guerre commune israélo-palestinienne.

Il n'y a qu'une solution pour mettre fin à la guerre sauf que Netanyahu a d'autres projets. Je ne me suis pas réveillé non plus face au siège de longue date à Gaza, même après quatre guerres au cours desquelles des milliers de personnes ont été tuées et aussi quand j'ai entendu que l'ONU a déclaré que Gaza ne serait pas habitable avant 2020 en raison du manque de conditions humanitaires adéquates. Trois ans plus tard, je refuse toujours de dessoûler.

Non seulement je ne suis pas "modéré", je ne compare pas non plus. Il n'y a pas de goût en comparaison entre les actes d'injustice et d'injustices Et c'est parce que chaque prix du sang, qu'il soit palestinien ou israélien, est accumulé et additionné et augmente le prix commun que les deux nations paient aux dieux de la guerre. Tragique douleur d'une famille de Gaza enterrée sous un bâtiment résidentiel entrelacée avec la douleur tragique d'une jeune famille assassinée dans l'enveloppe de Gaza. Les rêves qui se sont évaporés sont les mêmes rêves, et nous, Palestiniens et Israéliens, qui sommes laissés pour compter nos vies, nous coulons dans le puits du chagrin, et la sortie de celle-ci n'est pas en vue.

Être "modéré, sobre" signifie abandonner. Abandonner le simple rêve d'une vie normale, dans laquelle la politique n'apporte pas toutes les bonnes parties de la vie quotidienne. Une vie normale, c'est-à-dire une vie dans laquelle les jalons les plus importants sont un anniversaire, un mariage, un bal de promo ou un diplôme. Une vie dans laquelle les jours de deuil sont rares.

Si nous "modéré" de la vision d'une vie normale, que dit-on à notre enfant quand on lui demande quand la guerre prendra fin ? Quand va-t-il retourner à l'école ? Quand va-t-il retourner jouer au football avec les autres enfants du quartier ? Quand est-ce que sa mère va arrêter de pleurer ?

Sept millions de Juifs et sept millions de Palestiniens ne vont nulle part. Les destins des deux nations sont entrelacés, et nous n'avons pas d'autre choix que de trouver une solution où les deux nations peuvent vivre une vie normale ici, côte à côte.

Nous devons comprendre qu'il n'y a pas d'autre moyen que le chemin de la paix. C'est le vrai programme.

Un magasin appartenant à un Arabe israélien qui avait aidé les évacués juifs incendié

Alaa Amara a reçu plus de 550 000 shekels de dons après l'incendie volontaire qui a dévasté son magasin de vélos - il avait donné 50 bicyclettes à des enfants juifs évacués après le carnage du Hamas

Par GAVRIEL FISKE18 octobre 2023, 13:450 Times of Israel
Image composite largement distribuée sur les réseaux montrant Alaa Amara distribuer des vélos aux enfants évacués, le 12 octobre 2023. (Crédit : Capture d'écran ; utilisée conformément à l'article 27a de la loi sur le droit d'auteur)

Pendant que son magasin de bicyclettes, dans la ville arabe israélienne de Taibe, au centre du pays, était pillé et incendié aux premières heures de la journée de samedi, son propriétaire, Alaa Amara, dormait, son téléphone coupé. Cela n’est que quelques heures plus tard qu’il a appris ce qui s’était passé – mais il n’avait pas été complètement surpris, fait-il remarquer.

Quelques jours auparavant, le 12 octobre, il avait offert une cinquantaine de vélos pour enfant aux familles évacuées des communautés adjacentes à la bande de Gaza à la ville de Tzur Yitzhak, près de Taibe.

Depuis que le Hamas a lancé un assaut terroriste barbare, le 7 octobre, au cours duquel il a tué 1300 personnes et fait environ 200 otages – des civils en majorité – les populations israéliennes qui vivent à côté de Gaza (et même sur la frontière avec le Liban, au nord, cible de bombardements transfrontaliers du Hezbollah) ont quitté leurs habitations pour trouver un refuge dans d’autres régions du pays, alors que la violence fait rage et que l’État juif semble être à la veille d’une incursion terrestre dans la bande.

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Amara, un Arabe israélien qui vit à Tzur Yitzhak, déclare au Times of Israel que « mes amis, dans le coin, leur ont donné des choses, de la nourriture, pour qu’ils aient ce dont ils ont besoin… Mais il y avait beaucoup d’enfants là-bas, ils n’avaient rien à faire, il n’y avait plus d’école ».

Amara a donc donné 50 vélos qui se trouvaient dans son magasin. « Je l’ai fait pour que les enfants en profitent. Ils ne connaissent pas la guerre », a-t-il dit.

Les images de ces dons ont d’abord été partagées sur les réseaux sociaux avant que le sujet ne soit évoqué par Yoseph Haddad, un commentateur arabe israélien très présent dans les médias, qui est pro-israélien et qui reste donc une personnalité controversée dans la communauté arabe israélienne.

Selon Amara, les problèmes ont commencé avec les publications de Haddad. Dans de nombreux cas, les arabes et palestiniens au sens large considèrent les membres de la communauté qui travaillent avec les Israéliens comme des « collaborateurs », ce qui donne parfois lieu à de violentes répercussions.

Le magasin de vélos d’Alaa Amara, à Taibe, incendié, une image qui a beaucoup circulé sur les réseaux sociaux, le 14 octobre 2023. (Capture d’écran/used in accordance with Clause 27a of the Copyright Law)

« On avait peur d’éventuels dégâts, d’une riposte », dit Amara, même si ce n’était pas à un tel point. Il savait que si certains, à Taibe, apprenaient qu’il avait apporté du soutien aux réfugiés juifs de la guerre contre le Hamas, il aurait des ennuis.

La réponse avait été rapide. « A deux heures du matin, des gens sont venus au magasin, ils ont tout volé et ils y ont mis le feu, il est totalement incendié », a confié l’épouse d’Amara au site d’information Walla. « Ils étaient armés et ils ont tiré dans les caméras de surveillance. Certains portaient des masques… Les dégâts sont estimés à des centaines de milliers de shekels. »

Amara a ultérieurement appris que les incendiaires avaient, à l’évidence, essayé de l’appeler pendant leurs méfaits pour l’attirer au magasin. « Ils voulaient me lyncher », s’exclame-t-il. Une vidéo qui a été envoyée au Times of Israel – son contenu n’a pas pu être vérifié – montre un groupe d’hommes masqués charger leur véhicule d’articles variés. Des obscénités ont aussi été écrites en arabe sur le magasin.

Image d’une vidéo non-vérifiée montrant un groupe d’hommes masqués en train de piller un magasin de vélos à Taibe, le 14 octobre 2023. (Autorisation)

Cet incendie volontaire n’a pas fait de blessés. Il a été signalé à la police et aux services de sécurité, qui n’ont pas répondu à une demande de commentaire du Times of Israel sur l’incident.

La ville de Taibe, à majorité musulmane, est directement adjacente à la Cisjordanie – à deux pas de Tulkarem, une localité palestinienne qui se trouve de l’autre côté de la barrière de sécurité. Au fil des années, il y a eu, à Taibe, de multiples incidents de violences liés aux relations complexes qu’entretiennent Juifs et Arabes. En 2021, pendant une période d’agitations et d’émeutes de la part de la population arabe, un habitant de Taibe avait été agressé par des Juifs aux abords d’une mosquée de Herzliya.

Au début de la même année, un garde assurant la sécurité du maire Shuaa Masarwa Mansour avait été tué par balle par des hommes armés, dans un contexte de vague criminelle meurtrière qui gangrène le secteur arabe.

Après l’incendie, des vidéos et des images du magasin pillé sont devenues virales sur les réseaux sociaux israéliens. Une publication écrite par l’activiste Tom Wegner, partagée par des milliers de personnes, a affirmé que la question du magasin de vélo marquait « un tournant historique » parce qu’elle donnait au public israélien, à un moment critique, une chance de montrer aux citoyens arabes qu’ils bénéficient d’un large soutien. La majorité des Arabes israéliens ne soutiennent pas le Hamas ou les autres extrémistes mais ils craignent d’éventuelles représailles, a-t-il écrit.

Haddad a été interviewé par la Treizième chaîne au sujet de cet incident. « Pourquoi est-ce que cela a été viral ? Parce que la nation juive commence à voir que ceux qui aiment profondément Israël ne se tairont pas », a-t-il déclaré. Il a ajouté que les autorités devaient arrêter les incendiaires si l’État veut aider les populations arabes à ne plus avoir peur des extrémistes qui se trouvent en leur sein.

Il n’a pas été possible de joindre Haddad, qui a noté que son organisation ferait un don à Amara, lors d’une demande de réaction à cet article.

L’assurance d’Amara, pour son magasin, ne couvrait pas le risque incendie. Il a estimé que les dégâts, dans leur totalité, atteignent une somme de 800 000 shekels. Mais le buzz autour de son histoire sur Internet lui a été favorable et les dons affluent. Un ami a créé un compte Paypal pour les dons en provenance de l’étranger. Une campagne de financement participatif, pour sa part, a permis de réunir plus de 550 000 shekels.

Au vu des coûts élevés en Israël, Amara n’a pas de certitude pour la suite. « C’était un magasin vraiment grand, l’argent qui a été collecté n’est pas suffisant… Si j’ouvre un autre magasin de vélos, je le ferai à Kfar Saba ou à Hod Hasharon. J’ai peur de rester à Taibe maintenant », a-t-il expliqué.

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