La Séparation  
22/01/2004
dernière mis à jour : 21-Jui-2006
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Deriers rebondissements : 20/6/2006

      Au fur et à mesure que le temps passe, les faits montre que Mivy avait raison dès janvier 2004, la clôture de séparation n'est pas  une barrière anti terroriste, ni un mur de l'appartheid, c'est tout simplement un frontière, protégée compte tenu des circonstantces que les  israéliens veulent imposer aux palestiniens, les récentes évolutions moins gourmandes, rendent le projet plus réaliste, donc plus applicable, ce qui explique les craintes d'Abou Mazen le Président de l'autorité palestinienne.   

        Vous trouverez ici un positionnement du problème, une cartographie, un plaidoyer et un réquisitoire.  

          P our résoudre le conflit du Proche Orient, ou pour être moins pompeux, pour le contrôler, il existe trois écoles : 

 a) Ceux qui veulent deux états vivables (*) avec une frontière clairement définie.
     Ils se sont manifestés par leur soutien aux accords de Genève, à la feuille de route, ou aux accords Ayalon Nuseybé.  
  b)  Ceux qui veulent  un état unique, où l'autre peuple serait plus ou moins rapidement marginalisé, voir exclu. On les retrouve parmi les opposants aux accords de genève. Côté israélien ils soutiennent le plan Elon
 c) Ceux qui croient encore possible un état démocratique tolérant et bi national. Cette troisième hypothèse n'est hélas pas crédible, car la confiance est nulle.  Peut être un  jour, un état Palestinien et un Israélien passeront des accords de fusion, mais aujourd'hui chacun a besoin d'être lui-même.

         Le gouvernement israélien a la capacité physique de choisir une solution et de chercher à l'imposer à son partenaire palestinien, car il est le plus fort militairement, et parce qu'il domine le terrain. L'autorité palestinienne peut accepter ou contrer les propositions d'Israël, soit directement, soit par le biais de groupes "terroristes" qu'elle a trop souvent condamnés verbalement et encouragés financièrement . 

        Le gouvernement Sharon a donc pris l'initiative de construire une séparation physique infranchissable entre les zones qu'il entend contrôler, et celles dont il ne veut plus entendre parler. Ces zones seront sous la responsabilité de n'importe quel palestinien  capable de prendre et de conserver le pouvoir, fut-il le diable en personne. C'est un désengagement unilatéral qui s'annonce.
        
Dans l'hypothèse ou le responsable palestinien souhaitait arriver à un compromis assurant la sécurité des israéliens, alors des négociations pourraient s'ouvrir, qui pourraient aboutir à une évolution du tracé de la barrière de sécurité. 
         
         
L'existence de cette séparation est approuvée par la grande masse des israéliens, car elle correspond aux voeux des partisans de la solution a) et à ceux de la solution b).  Mais l'unanimité n'est qu'une façade.  

            
Pour les partisans de deux états, la barrière est la matérialisation d'une frontière. Pour ceux qui souhaitent marginaliser les arabes, la barrière va rendre la vie des palestiniens tellement compliquée qu'ils préféreront tôt ou tard s'exiler. Les attentats terroristes relèvent de la même logique, écoeurer les israéliens pour qu'ils fuient leur pays. 

           P our comprendre cette clôture, il faut savoir à quelle logique obéissent les dirigeants israéliens depuis  Ariel Sharon, veullent-ils ou non un état palestinien viable ?
     

 

A) Ce qu'est la clôture de sécurité :     

    La barrière de sécurité se présente généralement comme l'image ci dessous, elle n'est mur que sur quelques kilomètres, et ce mur ressemble aussi à un mur anti bruit, il sert à éviter des tirs à travers la frontière et à rassurer les habitants dans une zone très dense de population. 
   
Cliquez sur le logo à droite, et vous saurez pourquoi en pleine crise Israël s'est lancé dans ces travaux pharaoniques. Vous aurez l'opinion de ceux qui sont "pour".

La politique menée par Arafat en son temps, et préconisée aujourd'hui par le Hamas, les Brigades Al Aqsa et autres extrèmistes explique la popularité d'une séparation hermétique entre les deux peuples. Voyez clip ci dessous "Recherche la mort"

       

  

B) Quel est son tracé ?  

Voici à quoi ressemble la barrière vu d'avion, bourrée d'électronique, elle représente un véritable obstacle dont les travailleurs clandestins souffrent. Elle empêche des trafics de toutes sortes. Elle gêne aussi bien sûr les opérations terroristes.

     L a barrière dit aussi aux arabes, "cessez de regarder vers Israël,  vos frères habitent à l'Est. "     

Carte de 2003                          carte de juillet 2005

 

 

En marron : déjà construit, en orange en cours de travaux

L a carte de gauche, parue en août 2003, contestée devant les tribunaux israéliens et devant les tribunaux internationaux, a été régulièrement modifiée, toujours dans le même sens : elle se rapproche régulièrement de la frontière de 1967, toutefois, elle empiète toujours largement sur la cisjordanie.

E n janvier 2005, le gouvernement a décidé de ne pas inclure Ariel (la zone qui s'enfonce vers Naplus) du côté israélien de la barrière. En juillet 2005 ce sont 55 000 palestiniens qui ne seront plus en Israël, même s'ils conserveront leurs droits acquis (liberté de travailler en Israël, protection sociale etc... ) 

       Toutefois cette barrière même modifiée ne plait pas aux populations arabes, et un député arabe israélien a décidé d'entamer un grève de la faim pour protester contre ce mur de séparation. Chaque tronçon donne lieu à des incidents violents :
Vendredi 9 juillet 2005 : source Aaretz
        « Un membre des services de sécurité israéliens qui prtégeait la clôture de sécurité de Cisjordanie a tué vendredi soir un jeune Palestinien de 17 ans près du village de Beit Lakiya. Le jeune Palestinien et des amis jetaient des pierres en direction des gardiens, à l'entrée d'une zone de parking où sont garés des véhicules servant à la construction.
       Des témoins ont rapporté qu'après que l'un des gardes eut ouvert le feu et blessé le Palestinien, ils n'ont pas permis aux habitants du village de s'en approcher. Quand l'ambulance est arrivée sur les lieux, le jeune homme était déjà mort.
       Le garde a été arrêté et son fusil a, été confisqué par la police. »

 
  D) Actualité 

Informations du 20 juin 2006 Source Ha'aretz    Haaretz

Amir Peretz ordonne une révision du tracé de la clôture qui tienne compte de certains intérêts palestiniens  Par Akiva Eldar

         Amir Peretz, ministre de la défense, a décidé de revoir le tracé de la clôture de séparation pour s¹assurer qu¹il répond aux besoins quotidiens de la population palestinienne. Il souhaite également rediscuter du tracé à Jérusalem, avec pour objectif de réduire le plus possible le nombre de Palestiniens qui se trouveraient du côté ouest (actuellement environ 200.000).  Il veut éviter que le tracé de la barrière cache en fait des annexions de terres palestiniennes. La Haute cour est en effet saisie d¹autres demandes émanant de Palestiniens et d¹organisations humanitaires qui affirment que sous couvert de considérations de sécurité, le tracé de la clôture est utilisé pour voler de la terre aux Palestiniens et permettre ainsi aux colonies de s¹étendre.

Informations du 11 juillet 2005

            Le tracé de la barrière évolue en se rapprochant de la "ligne verte", c'est à dire de la frontière de 1967, chaque modification depuis 2003 va dans le même sens.

            Ceci devrait réjouir les palestiniens, or il n'en est rien, dès 2004 Ariel Sharon a annoncé qu'Ariel ne serait pas inclu du côté Israëlien, puis aujourd'hui, son gouvernement a décidé de placer un quartier où habitent 50 000 habitants arabes de Jérusalem du côté palestinien, ce qu'à dénoncé Abou Mazen président de l'autorité palestinienne. 
           Le leader du parti Yahad Meretz, Yossi Beilïn, a déclaré que le tracé de la barrière antiterroriste autour de Jérusalem était ''une mesure tardive qui partageait la capitale de façon partielle et tordue''.

          Comment expliquer ce paradoxe ? tout ce qui est excessif est négligeable, en faisant un tracé qui épouse une frontière réaliste, c'est à dire qui n'englobe qu'une toute petite population arabe, le gouvernement israélien annexe de facto des territoires sans habitants palestiniens, ce qui lui évitera bien des problèmes, et donnera une frontière plus facilement acceptable par tous, or l'Autorité Palestinienne veut un retour aux frontières de 1967 et ces grignotages lui rendront négociation plus difficile.

           Laisser un quartier de Jérusalem avec 50 000 habitants aux palestinien est déjà oppérer de facto un partage de la ville sainte, permettant d'y installer la capitale du futur état arabe de Palestine, sans remettre en cause la souveraineté israélienne sur le mont du temple... 

L a barrière est donc une arme entre les mains des Israéliens pour gagner la bataille démographique.
Quel sera le peuple majoritaire dans cinquante ans entre le Jourdain et la Mer ?  Ses détracteurs parlant de "mur de l'apartheid", mentent sur les deux termes, et empêchent d'y voir clair. Souhaitent-ils que les deux peuples vivent ensemble ? si oui, ils devraient plutôt chercher à séduire et à convaincre qu'à assassiner. 
En attendant, arme de guerre contre arme de guerre, la barrière est probablement plus destructrice que les attentats, et ceux qui aspirent à la paix n'aiment pas les armes de guerre. 

Aujourd'hui, l'assemblée générale de l'ONU a décidé de poser le problème de la légalité de la clôture devant le tribunal international de La Haye. 

Certains Israéliens comme Yossi Beilin, signataire des accords de Genève, pourrait même témoigner contre le gouvernement de M Sharon, car s'il approuve le principe d'une séparation, même dure, il ne peut pas accepter un tracer qui hypothèque la viabilité d'un état Palestinien. 

 

*) Cette confusion des combats est aussi notée par Alain Finkelkraut : 
«Il n'y a pas une mais quatre guerres entre Israéliens et Palestiniens : la guerre d'usure palestinienne pour l'extinction de l'État juif (et dont relèvent aussi bien les attentats-suicides que la revendication du droit au retour), la guerre palestinienne pour la création d'un État indépendant,à côté d'Israël, la guerre israélienne pour la sécurité et la défense d'Israël, la guerre israélienne pour le renforcement des implantations et l'annexion de la plus grande partie possible des territoires conquis en 1967.»  Michael Walzer cité par Alain Finkelkraut -  Au nom de l'autre  p25 

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